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Des dizaines de civils évacués sous les tirs de la ville syrienne de Homs

Des dizaines de civils évacués sous les tirs de la ville syrienne de Homs

Un nouveau groupe de 65 civils a été évacué sous les tirs dimanche par l'ONU des quartiers assiégés de Homs, malgré les violences qui ont perturbé la première opération humanitaire du genre en 20 mois dans cette ville syrienne dévastée par la guerre.

Cet effort humanitaire intervient à la veille de la reprise des pourparlers entre belligérants sous l'égide de l'ONU à Genève, dont le premier round n'avait permis aucune avancée en vue d'un règlement du conflit qui a ravagé le pays, fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés en près de trois ans.

Après une première vague de 83 civils évacués vendredi aux termes d'un accord conclu entre rebelles et régime par l'intermédiaire de l'ONU, 65 civils "tous des enfants, des femmes et des personnes âgées" ont été sortis dimanche des quartiers assiégés de la vieille ville de Homs (centre), ont annoncé les médias officiels.

La télévision d'Etat a indiqué que cette opération s'était déroulée "malgré les tirs de groupes terroristes armés", en référence aux rebelles qui contrôlent les quartiers investis par les troupes du régime depuis juin 2012.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants anti-régime ont eux aussi fait état de tirs contre le quartier de Qarabis, où des dizaines de civils étaient rassemblés en vue de leur évacuation par des véhicules de l'ONU. Les militants ont accusé les milices pro-régime des tirs.

"Les personnes évacuées sont fouillées systématiquement, leurs papiers, leurs vêtements (sont vérifiés). La police féminine fouille les femmes et tout ça en présence de l'ONU", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Cette nouvelle évacuation intervient au troisième jour d'une opération visant à faire sortir des civils assiégés dans la vieille ville dans des conditions effroyables depuis plus de 600 jours et acheminer une aide urgente à ceux qui ont décidé d'y rester.

Une trêve, s'achevant en principe dimanche soir, devait accompagner cette opération mais les tirs ont continué, les protagonistes s'en accusant les uns les autres.

Dimanche, l'opération ne semblait pas avoir atteint ses objectifs dans la mesure où des centaines de personnes devaient être évacuées selon le gouverneur de la province de Homs Talal Barazi et une importante aide devait être distribuée à quelque 3.000 personnes dans le Vieux Homs.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si l'opération serait prolongée.

Samedi, elle avait été perturbée par des tirs de balles et d'obus sur un convoi du Croissant rouge syrien transportant des aides dans le Vieux Homs, faisant cinq morts et une vingtaine de blessés parmi les habitants, alors que le personnel humanitaire s'en est sorti sain et sauf.

La distribution des aides a été retardée pendant plusieurs heures et seule une partie a pu être fournie aux habitants qui en avaient cruellement besoin, après avoir été réduits pendant des mois à se nourrir d'olives et d'herbes.

La patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a exprimé dans un communiqué sa "déception" après la violation de la trêve, tout en affirmant que l'ONU continuerait de "fournir les meilleurs efforts possibles pour apporter de l'aide à ceux qui en ont besoin".

Ailleurs dans le pays, les violences ont encore fait près de 300 morts --civils et combattants des deux bords-- ces dernières 24 heures, selon l'OSDH. Parmi eux figurent 20 hommes exécutés par les forces loyalistes à Hama (centre) selon cette ONG, et une femme et deux hommes morts de faim dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas, qui est soumis à un siège asphyxiant depuis juin 2013.

Dans ce contexte macabre, la délégation du régime syrienne menée par le chef de la diplomatie Walid Mouallem, est arrivée à Genève pour participer au deuxième round de négociations avec l'opposition sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi, selon la télévision d'Etat.

M. Mouallem doit rencontrer vers 19H00 (18H00 GMT) M. Brahimi, qui avait réuni en janvier dans une même pièce les représentants des deux belligérants, a affirmé à l'AFP une source proche de la délégation du régime.

Le médiateur tentera de rapprocher des positions semblant inconciliables; le régime exclut toute discussion sur un départ de M. Assad et exige de parler en priorité du "terrorisme", en allusion à la rébellion, tandis que l'opposition estime que la question d'une transition politique sans M. Assad est primordiale.

ser-ram/tp/sw

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