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Niger: l'opposition accusée par un ministre d'inciter à la "haine ethnique" veut porter plainte

Niger: l'opposition accusée par un ministre d'inciter à la "haine ethnique" veut porter plainte

Les deux plus importants partis d'opposition du Niger ont annoncé vendredi qu'ils comptaient porter plainte contre le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou, qui les a accusés mercredi d'incitation à la "haine ethnique".

Le président du Parlement Hama Amadou (ex-allié du pouvoir passé en août dans l'opposition), et Seïni Oumarou, le chef de file de l'opposition, "appellent ouvertement à l'interruption du processus démocratique, du mandat démocratique régulier par l'intervention armée", avait déclaré M. Massaoudou, un proche du président Issoufou.

"Ils l'ont dit. Mieux, ils appellent à la haine ethnique, ils appellent dans des meetings publics. Ils appellent à l'interruption du processus démocratique par la force et ils le justifient", avait-il martelé sur les ondes de Radio France internationale (RFI).

Le ministre de l'Intérieur avait également justifié la récente vague d'arrestations de journalistes - six au total entre le 25 janvier et le 5 février, tous remis en liberté - pour avoir "relayé ce message publiquement".

Le Mouvement démocratique nigérien (Moden), le parti d'Hama Amadou, a réagi vendredi en estimant dans un communiqué que Massaoudou Hassoumi venait de "tenir des propos d'une gravité extrême".

"Le président Mahamadou Issoufou, n'aurait-il plus confiance aux chefs militaires qu'il a lui-même nommés ? Ou bien est-ce la voie qu'il a choisie pour se débarrasser à bon compte des leaders de l'opposition ?", s'est interrogé le Moden, ex-allié du régime.

Ce parti "exige le départ" de M. Massaoudou du gouvernement après des propos "irresponsables et extrêmement dangereux pour la cohésion sociale et l'unité nationale". Mahamadou Aboubacar, l'un de ses porte-paroles, a annoncé vendredi sur une radio privée une action en justice contre le ministre "pour qu'il donne la preuve +des appels à la haine ethnique+" lancés par son leader.

Le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), la formation de Seïni Oumarou, a de son côté fait savoir mercredi par communiqué qu'il comptait "porter plainte" contre le ministre pour ses "propos diffamatoires".

Le climat politique est très tendu au Niger depuis août 2013 avec le départ de la coalition présidentielle d'Hama Amadou, principal allié du chef de l'Etat qui a rejoint le camp de l'opposition.

Les questions liées à l'armée sont très sensibles au Niger, pays pauvre abonné aux coups d'Etat. Le président Issoufou a lui-même été élu démocratiquement en 2011 à la suite du renversement en 2010 par l'armée de l'ex-président Mamadou Tandja après 10 ans de pouvoir.

bh/jf/aub

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