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JO-2014 - Ban Ki-moon fustige les "anti-gays", début des épreuves sportives

JO-2014 - Ban Ki-moon fustige les "anti-gays", début des épreuves sportives

Le monde de l'olympisme a oscillé, jeudi à Sotchi, entre l'appel hautement symbolique du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à s'élever contre les attaques "anti-gays" et le début des épreuves des JO.

A la veille de la cérémonie d'ouverture, le coup d'envoi sportif des Jeux a été donné en milieu de matinée avec les qualifications du snowboard slopestyle, épreuve nouvelle au programme des JO. Un peu plus tard, le vétéran américain Bode Miller a profité d'une séance d'entraînement pour affirmer ses ambitions sur le titre de la descente, disputée dimanche.

Mais le fait marquant de la journée a été l'appel lancé par Ban Ki-moon lors du congrès du Comité international olympique (CIO) à Sotchi. Le secrétaire général de l'ONU a appelé le monde à lutter ensemble contre les discriminations, alors qu'une loi russe promulguée en juin et interdisant la "propagande" homosexuelle devant mineurs a provoqué de vives critiques, en particulier en Occident.

"Beaucoup d'athlètes professionnels gays et hétérosexuels sont contre les préjugés. Nous devons tous élever notre voix contre les attaques sur les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres ou les intersexes", a déclaré M. Ban.

"Nous devons nous opposer aux arrestations, emprisonnements et restrictions discriminatoires auxquelles font face les gays. Je sais que le principe 6 de la Charte olympique enjoint le CIO à s'opposer à toute forme de discrimination. La haine sous quelque forme que ce soit n'a pas sa place dans le XXIe siècle", a-t-il encore dit.

La loi promulguée par le président russe Vladimir Poutine, punissant d'amende et de prison la "propagande" de l'homosexualité devant mineurs, est vivement critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, qui dénoncent une stigmatisation de cette minorité en Russie.

Mais Moscou campe sur ses positions à l'image du vice-Premier ministre russe Dmitri Kozak qui a mis en garde jeudi les athlètes et spectateurs contre la "propagande" homosexuelle devant mineurs aux JO, conformément, selon lui, à la charte olympique.

"La propagande politique pendant les événements sportifs est interdite par la charte olympique et la loi russe", a-t-il déclaré à Sotchi.

Par ailleurs, dans une nouvelle offensive contre les autorités russes, plus de 200 éminents écrivains -- parmi lesquels Salman Rushdie, Margaret Atwood et Jonathan Franzen -- ont signé une lettre ouverte publiée jeudi dans le quotidien britannique The Guardian pour dénoncer les lois russes sur le blasphème et contre l'homosexualité.

Ils accusent la Russie d'"asphyxier" la créativité et avertissent que la loi contre la "propagande de relations sexuelles non traditionnelles" et les sanctions accrues contre la diffamation "mettaient les écrivains particulièrement en danger".

Une fois son appel lancé, Ban Ki-moon a participé jeudi au parcours de la flamme olympique dans les rues de Sotchi, après avoir pris le relais du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, selon qui porter le flambeau était une "expérience fantastique".

Le président russe Vladimir Poutine a de son côté promis que les Jeux de Sotchi seraient accueillants pour tout le monde et que les autorités faisaient tout leur possible pour garantir la sécurité, une préoccupation majeure.

Les Etats-Unis ont ainsi mis en garde mercredi les compagnies aériennes américaines et étrangères que des individus pourraient cacher des explosifs à l'intérieur de tubes de dentifrice.

Les craintes sur la sécurité des JO ont été relancées par deux attentats suicide qui ont fait 34 morts fin décembre à Volgograd, à 700 km de Sotchi, ville au pied des montagnes du Caucase.

Deux pays du Caucase, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, ont pour leur part promis jeudi d'observer un cessez-le-feu, et de respecter ainsi la trêve olympique, dans leur conflit qui dure depuis des années pour le contrôle du Nagorny-Karabakh.

Enfin, le Français Jean-Claude Killy, qui a coordonné les JO pour le CIO, a fait l'éloge du pays organisateur, qui a tenu ses promesses de "manière spectaculaire" pour devenir "un miroir de la nouvelle Russie", alors que le pays a été critiqué pour ne pas avoir achevé à temps certains travaux.

Vendredi la cérémonie d'ouverture, qui débutera à 20h14 locales (16h14 GMT), sera accompagnée d'un grand ballet diplomatique. Vladimir Poutine accueillera plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement parmi lesquels le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui quittera son pays en pleine crise politique, et le numéro un chinois, Xi Jinping.

D'autres dirigeants comme les présidents Barack Obama (Etats-Unis), François Hollande (France) et Joachim Gauck (Allemagne), et le Premier ministre britannique David Cameron, ne seront pas de la fête, des absences considérées en partie comme un signe de désapprobation des violations des droits de l'homme dénoncées par les ONG en Russie.

bfi/pga/mam

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