Deux des quatre policiers turcs jugés depuis lundi devant un tribunal de Kayseri (centre) avoir battu à mort un manifestant de 19 ans en juin dernier ont nié en bloc les accusations portées contre eux, affirmant ne pas être présent au moment des faits.
Premier suspect interrogé par le juge, Savan Gekvunar, le supérieur direct des policiers poursuivis, a catégoriquement démenti avoir participé au tabassage d'Ali Ismail Korkmaz.
"J'avais ma matraque mais je n'avais pas de bâton comme l'affirme l'accusation (...) je n'ai procédé à aucune interpellation et je n'ai frappé personne (...) je n'étais pas là-bas au moment des faits", a-t-il assuré.
Un autre policier suspect qui lui a succédé à la barre a adopté la même ligne de défense. "Je n'étais pas là, je n'ai aucune information sur ce qui s'est passé, je ne sais même pas de quoi vous parlez", a lancé Huseyin Engin.
Le procureur a requis lundi des peines allant de huit ans d'emprisonnement à la réclusion à perpétuité contre les accusés, poursuivis pour "meurtre avec préméditation".
Le 2 juin 2013, Ali Ismail Korkmaz, 19 ans, a été roué de coups par un groupe de plusieurs individus alors qu'il tentait d'échapper à une charge de la police lors d'une manifestation anti-Erdogan à Eskisehir, une grande ville étudiante de l'ouest de la Turquie. Des caméras de surveillance ont filmé la scène.
Victime d'une hémorragie cérébrale, le jeune étudiant a succombé à ses blessures le 10 juillet après 38 jours de coma.
Le procès des huit accusés a débuté lundi matin sous forte protection policière.
Quelque 2.000 policiers et des canons à eau ont été déployés autour du palais de justice de Kayseri pour assurer la sécurité des débats dans cette affaire, emblématique de la violente répression ordonnée par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan contre les centaines de milliers de manifestants qui ont défié son pouvoir il y a sept mois.
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