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Obama en mars en Arabie saoudite, allié inquiet

Obama en mars en Arabie saoudite, allié inquiet

Barack Obama va se rendre le mois prochain en Arabie saoudite, allié de longue date des Etats-Unis avec lequel les relations se sont tendues sur fond de "printemps arabe" et d'accord nucléaire avec l'Iran.

Le président américain effectuera la deuxième visite de sa présidence dans le royaume, dans la foulée d'une tournée européenne fin mars, et compte parler sécurité et coopération avec le roi Abdallah, selon le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

"Le président se réjouit de discuter avec le roi Abdallah des liens durables et stratégiques entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, ainsi que de notre coopération pour faire progresser des intérêts communs liés à la sécurité du Golfe et de la région, de la paix au Proche-Orient, la lutte contre l'extrémisme violent et d'autres dossiers" économiques et de sécurité, selon la même source.

M. Obama s'est jusqu'ici rendu une seule fois à Ryad, en juin 2009. Un an plus tard, il avait reçu à la Maison Blanche le roi Abdallah, qui aura 90 ans cet été, en exaltant la solidité des relations entre les deux pays.

Mais depuis début 2011, le "printemps arabe" a secoué la région, et l'Arabie saoudite a réagi avec méfiance au soutien affiché par M. Obama et son administration aux mouvements de contestation populaire ayant renversé des régimes autoritaires, dont certains étaient ses alliés.

En outre, Ryad a manifesté son scepticisme face à l'accord intérimaire conclu en novembre 2013 entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire, qui prévoit un gel partiel du programme atomique controversé de la république islamique en échange d'un allègement des sanctions économiques.

Les régimes saoudien, sunnite fondamentaliste, et iranien, chiite, se disputent depuis des lustres le rôle de leader géopolitique au Moyen-Orient.

"Cette lutte entre l'Iran et l'Arabie saoudite est encore compliquée par les doutes de plus en plus forts des Saoudiens et d'autres Arabes sur leur alliance avec les Etats-Unis, et les politiques américaines dans la région", a noté Anthony Cordesman, expert au groupe de réflexion de Washington CSIS, dans un article publié lundi.

La guerre civile en Syrie constitue un autre point d'achoppement, les monarchies sunnites du Golfe emmenées par Ryad soutenant la rébellion, dont ses éléments les plus radicaux, contre le régime de Bachar al-Assad allié de Téhéran.

Témoin de ces tensions, l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Londres, Mohammed ben Nawaf ben Abdel Aziz al-Saoud, avait prévenu en décembre les "amis et partenaires occidentaux" de Ryad que les relations du royaume avec ses partenaires avaient "été mises à l'épreuve principalement en raison de différends sur l'Iran et la Syrie", et critiqué leur "inaction" dans ce dernier dossier.

"Les choix de politique étrangère effectués dans certaines capitales occidentales hypothèquent la stabilité de la région et, potentiellement, la sécurité de tout le monde arabe", avait-il écrit dans le New York Times.

Lundi, M. Carney s'est vu demander si l'étape de M. Obama en Arabie saoudite était destinée à rassurer ou apaiser le royaume.

"L'Arabie saoudite est un proche partenaire des Etats-Unis, et nous entretenons des relations bilatérales qui sont à la fois larges et profondes", a-t-il répondu. "Et quels que soient nos différends, cela ne change rien au fait qu'il s'agit d'une relation très importante et étroite".

Conclue à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'alliance entre Ryad et Washington repose sur la sécurité fournie au royaume par les Etats-Unis en échange de contrats pétroliers. L'Arabie, pilier de l'Opep, est le premier producteur et le premier exportateur de pétrole. En 2012, le pays restait le second exportateur d'or noir aux Etats-Unis, après le Canada.

Le 19 janvier, l'influent ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, avait affirmé que son pays n'était pas inquiet de l'explosion de la production de pétrole de schiste, qui a permis aux Etats-Unis, pour la première fois en près de 20 ans, de produire plus de pétrole qu'ils n'en ont importé en octobre 2013.

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