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L'Occident prépare une aide financière à L'Ukraine, Ianoukovitch reprend le travail

L'Occident prépare une aide financière à L'Ukraine, Ianoukovitch reprend le travail

Le président Viktor Ianoukovitch a repris le travail lundi à Kiev, après un congé pour maladie de quatre jours, alors que l'Union européenne a indiqué préparer une importante aide économique à l'Ukraine pour l'aider à sortir de sa plus grave crise depuis son indépendance.

"Oui, le président a repris le travail", a indiqué à l'AFP un porte-parole qui n'était pas en mesure de préciser l'agenda du chef de l'Etat lundi.

Mais ce dernier est sans nul doute fort chargé: M. Ianoukovitch doit travailler à la mise en place d'un nouveau gouvernement après la démission de son Premier ministre Mykola Azarov la semaine dernière et le refus des dirigeants de l'opposition d'entrer dans son équipe. Pour le moment, il n'a communiqué aucun nom au Parlement, a déclaré lundi le président de celui-ci, Volodymyr Rybak, précisant que M. Ianoukovitch avait l'intention de s'entretenir avec l'opposition.

Le président ukrainien est confronté aux revendications des contestataires qui occupent le centre de Kiev et réclament sa démission et une réforme constitutionnelle pour un retour à un régime donnant davantage de pouvoir au Parlement, ainsi que la libération sans condition de leurs sympathisants arrêtés lors des heurts récents.

L'annonce d'une importante aide occidentale, intervenue après des entretiens de chefs de l'opposition avec de hauts responsables occidentaux samedi à Munich, offre théoriquement aux dirigeants de Kiev une solution de rechange à l'aide de Moscou (des crédits de 15 milliards de dollars et une réduction sensible du prix du gaz), accordée par le président Vladimir Poutine après le soudain abandon par M. Ianoukovitch d'un accord d'association avec l'UE, fin novembre.

La question de la composition du futur gouvernement va jouer un rôle clé: la Russie, qui a déjà versé à l'Ukraine 3 milliards de dollars, a laissé entendre que la suite viendrait lorsqu'elle verrait la couleur du nouveau gouvernement.

Tandis que l'opposition, en contact avec l'Occident, souhaite que l'aide occidentale n'aille qu'à un gouvernement dont elle contrôlerait les postes clés.

M. Ianoukovitch devra aborder la question avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, attendue dans les tout prochains jours à Kiev.

Celle-ci a confirmé la préparation d'une assistance financière pour l'Ukraine, annoncée la veille par l'opposition, dans un entretien publié lundi par le Wall Street Journal.

L'UE et les Etats-Unis "développent un plan - un Plan Ukrainien, comme j'ai suggéré qu'ils l'appellent - qui examine ce que nous devons faire dès maintenant dans différents secteurs de l'économie pour améliorer les choses", a dit Mme Ashton. Elle n'a pas précisé le montant de l'aide envisagée mais a indiqué que "les chiffres ne seront pas modestes" et cité, parmi les pistes envisagées, la possibilité d'offrir des "garanties" financières, des aides à l'investissement ou encore le soutien à la monnaie ukrainienne pour assurer sa stabilité.

La question de l'éventuelle aide à l'Ukraine devrait être abordée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, le 10 février à Bruxelles.

L'un des chefs de l'opposition ayant participé aux entretiens de Munich, l'ancien ministre de l'Economie Arseni Iatseniouk, a exposé dimanche soir, sur la chaîne Kanal 5, les conditions nécessaires, selon lui, pour bénéficier de l'aide occidentale.

Il a cité en premier lieu la réforme constitutionnelle, nécessaire pour que "l'opposition ukrainienne prenne toute la responsabilité pour les affaires du pays". Cet objectif doit être réalisé par un Parlement qui "désigne le gouvernement et rend légitime ceux qui représentent l'Ukraine sur la scène internationale".

Evoquant la réduction du prix du gaz accordé à Kiev par la Russie, l'opposant a estimé qu'il s'agissait d'un "rabais politique" qui est "de facto un mécanisme utilisé par la Russie pour empêcher l'Ukraine de se rapprocher de l'UE".

La Russie n'a pas réagi lundi matin aux annonces concernant l'aide occidentale et une éventuelle médiation internationale, mais a appelé l'opposition ukrainienne à renoncer aux "menaces" et aux "ultimatums", et à "intensifier le dialogue avec les autorités pour que le pays sorte de la crise, en restant dans le cadre constitutionnel".

"La Russie est très préoccupée par le fait que les forces d'opposition ukrainiennes font en sorte que la situation se détériore davantage dans le pays", a indiqué le ministère des Affaires étrangères, faisant allusion à l'appel d'un opposant à créer des "unités d'auto-défense" à travers le pays.

via/neo/nm/ml

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