Le prédicateur Abou Qatada, jugé en Jordanie pour "terrorisme", et une centaine d'autres prisonniers islamistes ont décidé de ne plus accepter les repas, pour dénoncer leurs conditions de détention, a indiqué lundi un porte-parole de la police.
Ils "ont cessé d'accepter les repas fournis par les autorités" et "achètent de la nourriture dans les cantines des prisons", a expliqué le porte-parole de la police Amer Sartawi précisant qu'"environ 120 prisonniers dans quatre prisons" participaient à ce mouvement.
"Ils affirment faire cela pour protester contre leurs conditions de détention", a-t-il ajouté assurant qu'ils étaient "en bonne santé".
L'un des frères d'Abou Qatada a précisé, sans donner plus de détails, que les prisonniers avaient commencé leur mobilisation samedi.
Parmi ces prisonniers figure notamment Abou Mohammad al-Maqdisi, idéologue et ancien mentor d'Abou Moussab al-Zarqaoui, numéro un d'Al-Qaïda en Irak tué en 2006.
"Les détenus demandent à pouvoir passer plus de temps hors de leurs cellules et à avoir plus de temps avec leurs familles. Ils veulent aussi être autorisés à avoir leurs propres livres", a expliqué un responsable de sécurité à l'AFP.
Abou Qatada avait été condamné à mort par contumace en 1999 pour "complot en vue de mener des actes terroristes" notamment contre l'école américaine à Amman, une peine immédiatement commuée en prison à vie assortie de travaux forcés.
En 2000, il avait également été condamné par contumace à 15 ans de travaux forcés pour complot visant à attaquer des cibles touristiques en Jordanie.
Il a plaidé non coupable de tous les chefs d'accusation.
Son expulsion de Grande-Bretagne, après 10 ans de saga judiciaire et diplomatique entre Londres et Amman, a abouti grâce à un traité ratifié entre les deux pays garantissant que des preuves obtenues sous la torture ne pourraient pas être utilisées contre Abou Qatada en Jordanie.
str-akh/faa/feb