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Présidentielle au Costa Rica: la droite veut éviter une déroute historique

Présidentielle au Costa Rica: la droite veut éviter une déroute historique

La droite costaricienne, qui présente un bilan terni par des affaires de corruption et de mauvais résultats économiques, se trouvait dimanche face au périlleux défi d'échapper à la défaite après avoir tenu les rênes du pays depuis 50 ans.

En même temps que l'élection présidentielle, ce petit pays dépourvu d'armée depuis 1948 et considéré comme un modèle de démocratie en Amérique centrale renouvelait aussi dimanche les 57 députés de l'Assemblée législative.

Le parlement sortant est dominé par le Parti de libération nationale (PLN, centre droit) de la présidente Laura Chinchilla. Première femme élue à la tête du pays en 2010, celle-ci va quitter le pouvoir par la petite porte, avec une impopularité avoisinant les 60%.

Les quelque 2.000 bureaux de vote ont ouvert à partir de 06h00 heure locale (12h00 GMT) et devaient fermer vers 18h00 (00H00 GMT) sous la surveillance de quelque 3.500 policiers. Le scrutin a débuté "normalement", a indiqué le président de l'organe électoral, Luis Antonio Sobrado, sur la chaîne de télévision publique.

La principale menace des partis "historiques" se nomme Jose Maria Villalta, un député d'à peine 36 ans qui fait trembler les caciques du PLN et du Parti unité sociale chrétienne (PUSC, conservateur), installés à la tête du pays depuis les années 1960.

Issu de la coalition du "Frente Amplio" ("Front large"), cet homme aux fines lunettes et au bouc soigné fait jeu égal dans les sondages avec son aîné de 20 ans, l'ex-maire de San José Johnny Araya (PLN), confirmant la perte du terrain des conservateurs depuis quelques années face à la gauche.

"Nous allons réussir à emporter le grand défi que constitue la victoire au premier tour", a assuré dimanche matin M. Araya, vêtu d'une chemise verte -couleur de son parti-, en allant voter dans un bureau de San José sous l'escorte de nombreux partisans.

Plus tard dans la matinée, M. Villalta, arborant une chemise jaune, couleur de sa formation, a prédit "un changement pour sauver le Costa Rica" après avoir déposé son bulletin dans une école de l'est de la capitale. Plusieurs dizaines de militants l'accompagnaient.

Selon les dernières enquêtes d'opinion, les deux hommes devraient se retrouver au second tour. La pléthore de candidats (13) devrait en effet provoquer un émiettement des voix rendant peu probable une victoire dès le premier tour, pour laquelle plus de 40% des suffrages sont nécessaires.

Pour les observateurs locaux, qui relèvent le fort pourcentage d'indécis aux dernières heures de la campagne (entre 20 et 30%), ce duel pourrait même être remis en question par deux autres candidats crédités de bons scores par les sondages, Luis Guillermo Solis (centre gauche) et Otto Guevara (droite).

"Il est pratiquement impossible qu'il n'y ait pas de deuxième tour (le 6 avril, ndlr). Mais il est difficile de prévoir entre qui et qui", déclare à l'AFP le politologue Victor Ramirez.

Flor de María Murillo, retraitée de 77 ans qui se dit de "sang libéral", assure "ne pas vouloir du communisme", reprenant les arguments des adversaires de M. Villalta.

De son côté, Iris Rodriguez, femme au foyer de 45 ans rencontrée dans une école du nord-est de San José, a assuré à l'AFP être "venue voter avec l'espoir d'un changement, pour un gouvernement qui pense un peu aux pauvres", car selon elle "l'actuel gouvernement n'a fait que penser à ceux d'en haut".

Franklin Chacon, 73 ans, souhaite lui aussi en finir avec "ceux qui nous ont gouverné ces 50 dernières années".

Pour la Mexicaine Josefina Vasquez Mota, chef de la mission d'observation de l'OEA, "il s'agit de l'élection la plus importante de ces 50 dernières années au Costa Rica".

Avocat connu pour ses discours enflammés, M. Villalta a enregistré une progression spectaculaire dans l'opinion au gré de ses combats pour l'écologie ou contre la corruption, souvent menés dans la rue. Avant le scrutin, il s'est évertué à rassurer ses 4,3 millions de compatriotes alors que ses adversaires évoquent le péril d'un gouvernement à la Hugo Chavez.

Face à lui, M. Araya, qui a été maire de San José pendant 22 ans, est parvenu à se maintenir dans les sondages en teintant son discours libéral d'un vernis social, soucieux ne pas être éclaboussé par le bilan calamiteux de sa formation, au pouvoir depuis 2006.

Les premiers résultats étaient attendus environ trois heures après la clôture du scrutin.

mis/on/ag/plh

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