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Élections sous tension en Thaïlande

Élections sous tension en Thaïlande

Les élections nationales thaïlandaises se sont amorcées dans un contexte tendu, dimanche, des manifestants ayant forcé la fermeture de plusieurs bureaux de vote dans la capitale, où l'on craignait de nouveaux affrontements au lendemain d'un échange de tirs qui a fait sept blessés à Bangkok.

L'étendue de la perturbation n'était pas claire à l'ouverture des bureaux de vote à travers le pays. Mais des informations préliminaires indiquent que plusieurs centaines de bureaux de vote à Bangkok et dans le sud du pays, un bastion de l'opposition, n'ont pas pu ouvrir parce que des manifestants bloquaient la livraison des bulletins de vote ou empêchaient les électeurs d'entrer.

La police a déployé 100 000 agents à travers le pays dans le cadre des élections, tandis que l'armée a mobilisé 5000 soldats à Bangkok pour y renforcer la sécurité.

Plus de 47 millions de personnes étaient appelées aux urnes.

Les risques de violences demeuraient élevés après la fusillade d'une heure qui a éclaté en plein jour, samedi, à une intersection très fréquentée de la capitale, entre des partisans du gouvernement et des manifestants. Selon les services d'urgence de la ville, au moins six Thaïlandais et un photoreporter américain ont été blessés.

La victoire du clan Shinawatra assurée

Entourée d'un important dispositif de sécurité, la première ministre Yingluck Shinawatra est allée voter dans un bureau du nord-est de la capitale, où elle a été accueillie par des partisans enthousiastes.

Le vote était difficile dans d'autres parties de la capitale, où des manifestants antigouvernementaux ont promis de paralyser les rues et d'empêcher les électeurs de se rendre aux urnes.

Dans l'un des districts les plus instables du centre de Bangkok, un groupe d'électeurs a tenté de franchir le barrage de manifestants, sans succès.

« C'est trop. Je veux voter! », a déclaré Yupin Pintong, un résidant de la capitale âgé de 42 ans. « Ça ne me fait rien s'il y a des violences. Je serai vraiment fâché si je ne peux pas voter. »

Un pays divisé

Le conflit oppose, d'une part, les manifestants qui affirment vouloir suspendre la démocratie fragile du pays pour implanter des réformes contre la corruption, et d'autre part, les partisans du gouvernement de Mme Yingluck, qui savent que les élections ne permettront pas de résoudre la crise, mais qui estiment que leur droit de vote ne devrait pas leur être enlevé.

Les manifestants réclament le remplacement du gouvernement par un conseil non élu chargé de réformer les lois politiques et électorales pour combattre les problèmes profonds de corruption et d'influence de l'argent dans la politique. Mme Yingluck a refusé de démissionner, se disant ouverte aux réformes et estimant qu'un conseil non élu serait inconstitutionnel.

Depuis le début des manifestations à la fin de 2013, au moins 10 personnes ont été tuées et 600 autres ont été blessées.