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Le Japon fustige une expo BD sur les "femmes de réconfort" coréennes à Angoulême

Le Japon fustige une expo BD sur les "femmes de réconfort" coréennes à Angoulême

Une exposition d'auteurs coréens au Festival international de la BD d'Angoulême sur le sujet hypersensible de la prostitution forcée de Coréennes pendant la Seconde guerre mondiale, les "femmes de réconfort", a suscité de vives réactions du Japon qui a dénoncé "un point de vue erroné".

L'ambassadeur du Japon en France Yoichi Suzuki a "regretté vivement que cette exposition ait lieu", estimant qu'il s'agissait "d'un point de vue erroné qui complique davantage les relations entre la Corée du Sud et le Japon".

Pourtant, "jamais le Japon ne nous a demandé d'annuler l'exposition prévue de longue date", a assuré à l'AFP Franck Bondoux, délégué général du Festival.

La ministre des Droits de la femme et de la famille sud-coréenne Cho Yoon-Sun était quant à elle venue jeudi matin inaugurer cette exposition collective intitulée "Fleurs qui ne se fanent pas".

"Le sujet nous a été proposé par le gouvernement sud-coréen mais les artistes ont eu toute liberté pour évoquer le sujet, en toute indépendance", afffirme M. Bondoux. "Nous ne prenons pas parti et n'acceptons qu'il y ait des tentatives de récupération de part et d'autre".

La plupart des historiens estiment à 200.000 le nombre de femmes -- surtout des Coréennes, Chinoises et Philippines -- réduites en esclavage sexuel par Tokyo pendant la Seconde guerre mondiale. Aujourd'hui encore, la question de ces femmes et celle des atrocités commises par les troupes impériales continuent de peser sur les relations entre le Japon et ses voisins.

En 1993, Tokyo a officiellement présenté ses excuses pour les souffrances endurées par les victimes. Mais depuis, plusieurs hauts responsables politiques ont fait machine arrière, donnant l'impression, notamment à Séoul, que le Japon ne regrettait pas véritablement ses actions passées.

Lundi dernier encore, le gouvernement japonais a dû prendre ses distances avec le patron de la télévision publique NHK Katsuto Momii, qui avait déclaré la veille que le système des bordels militaires correspondait à une pratique "fréquente dans tous les pays en guerre".

cha/dab/pt

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