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Vifs échanges entre Pékin et Washington sur la liberté de la presse

Vifs échanges entre Pékin et Washington sur la liberté de la presse

La Chine a vivement réagi vendredi aux critiques de la Maison Blanche qui lui reproche les "restrictions" qu'elle impose à la liberté de la presse, en particulier aux journalistes étrangers, dont l'un a dû quitter le pays.

La passe d'armes entre Pékin et Washington intervient après le départ d'Austin Ramzy, un journaliste du New York Times contraint jeudi de quitter la Chine faute d'avoir reçu son visa.

Le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, a estimé dans un communiqué que les mesures des autorités chinoises "ne respectaient pas la liberté de la presse, et contrastent fortement avec le traitement des journalistes étrangers (...) par les Etats-Unis".

La Chine, où une trentaine de journalistes chinois sont emprisonnés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, a vertement répondu vendredi.

"La Chine n'accepte pas les accusations injustifiables des Américains et leur demande de respecter les faits et de mesurer leur langage et leurs actes", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei, cité par l'agence Chine nouvelle.

Le régime communiste est accusé de représailles visant des médias occidentaux, comme l'agence américaine Bloomberg ou le New York Times, qui ont publié des enquêtes sur les immenses fortunes de proches des dirigeants chinois.

M. Ramzy est le second correspondant du New York Times à être obligé de quitter la Chine en 13 mois pour un visa non accordé.

"Les Etats-Unis sont profondément inquiets que des journalistes étrangers en Chine continuent de subir des restrictions qui les empêchent de faire leur travail, dont de longs retards dans le traitement des visas de journalistes, des restrictions de voyage vers certains endroits classés +sensibles+ par les autorités, et parfois, des violences de la part des autorités locales", a indiqué M. Carney.

Revenant sur le cas de M. Ramzy, le porte-parole américain a affirmé que les Etats-Unis avaient "communiqué de nombreuses fois leurs préoccupations au plus haut niveau de l'Etat chinois sur le traitement des journalistes et des organisations de presse". Et "nous allons continuer à le faire", a-t-il ajouté.

Austin Ramzy, qui a passé six ans en Chine, couvrira désormais de Taïwan l'actualité chinoise. Il avait attendu plus de six mois que les autorités chinoises lui délivrent un nouveau visa de journaliste, en vain.

Le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) -- organisation "illégale" pour Pékin -- a indiqué "vivement regretter" que le reporter ait été "forcé au départ".

Son cas s'inscrit dans une série de mesures prises par les autorités chinoises contre des médias qu'elles accusent d'avoir franchi des "lignes rouges".

Le New York Times avait publié en 2012 une enquête détaillant l'énorme fortune amassée par la famille du Premier ministre chinois de l'époque, Wen Jiabao. Son site internet a ensuite été bloqué en Chine.

Bloomberg a fait l'objet d'une censure identique après avoir publié une enquête créditant la famille du numéro un chinois, Xi Jinping, d'une fortune de 376 millions de dollars.

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