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Russie: coup de frein sur la croissance, 2014 s'annonce morose

Russie: coup de frein sur la croissance, 2014 s'annonce morose

La Russie a enregistré en 2013 une croissance économique inférieure à ses pronostics les plus pessimistes et le gouvernement a prévenu vendredi qu'il ne fallait pas s'attendre à un rebond spectaculaire cette année.

Après des mois de spéculation et des révisions à la baisse des prévisions, l'institut des statistiques Rosstat a rendu son verdict: le produit intérieur brut du pays a augmenté de 1,3% l'an dernier, bien moins qu'en 2012 (3,4%) et 2011 (4,3%).

Il s'agit de la performance la plus faible depuis la crise de 2008-2009 pour la Russie, considérée ces dernières années comme un dynamique pays émergent et un relais de croissance pour les multinationales occidentales confrontées à une situation économique morose sur leurs marchés domestiques.

Même si cette croissance est plus élevée que celle enregistrée par bien des pays de l'UE, elle est insuffisante à la modernisation du pays, selon le gouvernement russe qui parle de "stagnation".

Et elle ressort légèrement inférieure aux prévisions du gouvernement (1,4%), qui avait pourtant réduit tout au long de l'an dernier son pronostic, au départ fixé à 3,6%.

Ce coup de frein fait partie des facteurs qui expliquent la brutale dégringolade du rouble depuis le début de l'année (-6,5% face au dollar, -5% face à l'euro).

Les autorités ne cessent de répéter espérer un rebond de la croissance à 2,5% en 2014 et le ministre de l'Economie Alexeï Oulioukaïev a assuré vendredi que le pire était passé.

"Il semble que nous avons passé le point bas à un moment au troisième trimestre de 2013", a-t-il déclaré, assurant avoir constaté des "signes d'amélioration".

Mais le vice-ministre en charge des prévisions économiques, Andreï Klepatch, a tenu des propos moins rassurants et expliqué que la croissance avait de nouveau ralenti en décembre, à 1% sur un an.

"Cela signifie que la tendance générale, au ralentissement, va apparemment se prolonger au premier trimestre", a indiqué le responsable.

Quant à la prévision actuelle de 2,5% pour 2014, il a prévenu: "si la tendance actuelle se confirme, cela sera moins".

Pour l'économiste Chris Weafer, de Macro Advisory, "la faiblesse de 2013 se poursuit".

"L'incertitude actuelle au niveau mondial ne fait que renforcer la nervosité des consommateurs et des entreprises en Russie", a-t-il expliqué, interrogé par l'AFP.

Le jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, en février, "vont soutenir l'économie mais l'effet sera marginal, parce qu'il sera localisé et tempéré par les inquiétudes liées à la sécurité", a-t-il ajouté.

Le coup de frein de l'an dernier s'explique surtout par une chute de la construction (-2,4%), la production industrielle étant restée parfaitement stable.

La consommation, après avoir résisté une grande partie de l'année, a malgré tout ralenti au fil des mois et sa croissance a été au final divisée par deux à 3,4%. Les distributeurs ont indiqué avoir constaté un changement de comportement des ménages, qui choisissent des produits meilleur marché.

L'agence d'évaluation financière Fitch a dit vendredi prévoir une croissance de 2% en 2014 "mais ne pas s'attendre à une reprise dynamique".

"La diminution de la population active et le manque de réformes structurelles limitent la croissance à long terme", a estimé l'agence.

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