Un tribunal roumain a suspendu un certificat de décharge archéologique octroyé en 2011 à la compagnie canadienne Gabriel Resources qui veut ouvrir une mine d'or à Rosia Montana (nord-ouest), un nouveau revers pour ce projet.
"Cette décision a des effets immédiats (...) et bloque la procédure visant l'autorisation du projet minier", a indiqué l'association Alburnus Maior, l'une des trois ONG ayant demandé à la justice de suspendre ce certificat.
Selon Alburnus, ce document avait été délivré bien que la zone visée --le mont Carnic-- n'ait pas fait l'objet de fouilles archéologiques "exhaustives", comme l'exige la loi.
"Le mont Carnic abrite le réseau le plus étendu et le mieux conservé de galeries minières datant des époques romaine et médiévale en Europe", souligne l'association, évoquant également à l'appui les conclusions de deux éminents spécialistes britanniques d'archéologie romaine, Andrew Wilson de l'Université d'Oxford et David Mattingly de l'université de Leicester.
Gabriel Resources a indiqué dans un communiqué qu'il ferait appel de cette décision, se disant déterminé à "créer à Rosia Montana l'une des mines les plus modernes d'Europe".
Cette société prévoit d'y exploiter 300 tonnes d'or et 1.600 tonnes d'argent, en utilisant 12.000 tonnes de cyanure par an.
La société promet des centaines d'emplois et des bénéfices économiques importants pour la Roumanie.
Mais les experts soulignent les risques de pollution de ce projet, qui va entraîner la destruction de quatre montagnes.
Gabriel attend depuis bientôt 15 ans un permis crucial du ministère de l'Environnement pour lancer les travaux.
Un projet de loi controversé du gouvernement qui devait ouvrir la voie à la mine a été rejeté fin 2013, après une mobilisation sans précédent des Roumains contre la mine.
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