Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les marchés en baisse, toujours inquiets pour les émergents

Les marchés en baisse, toujours inquiets pour les émergents

Les marchés évoluaient en légère baisse jeudi en Europe après la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de continuer à réduire son soutien monétaire, ce qui pourrait exacerber les tensions sur les marchés émergents.

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), la Bourse de Londres perdait 0,23% tandis que la Bourse de Paris et la Bourse de Francfort reculaient respectivement de 0,14% et de 0,16%.

Comme c'était "plus ou moins attendu, la Fed a annoncé une réduction supplémentaire de ses mesures, mais il semble que les marchés ont du mal à la digérer", a jugé Anita Paluch, analyste de Varengold.

Les marchés asiatiques ont particulièrement mal reçu la décision de la Fed, qui a choisi mercredi de réduire encore un peu plus son soutien monétaire à l'économie américaine.

La banque centrale, qui estime que la croissance de l'économie américaine s'est "accélérée", va de nouveau réduire de 10 milliards de dollars ses injections mensuelles de liquidités en les portant à partir de février à 65 milliards de dollars. En janvier, elle avait déjà réduit ce montant de 85 à 75 milliards de dollars.

La Bourse de Tokyo a été la plus choquée par cette décision et a clôturé jeudi sur une forte baisse de 2,45% tandis que les autres places financières asiatiques ont reculé de façon moins marquée: Hong Kong abandonnant 0,48% et Shanghai 0,82%.

Les marchés asiatiques ont été "pris entre le marteau et l'enclume - la réduction de l'aide monétaire américaine et le mouvement de vente général observé sur les marchés des pays émergents", a expliqué Frances Cheung, analyste chez Crédit Agricole CIB.

La décision de la Fed risque en effet d'exacerber les mouvements de capitaux qui déstabilisent le globe depuis le printemps dernier, particulièrement dans les pays émergents.

Les investisseurs ont en effet tendance à retirer massivement leurs fonds de ces pays, où ils les avaient placés en profitant des liquidités abondantes mises sur le marché par la Fed. Mais comme ce flot d'argent commence à diminuer, les opérateurs retirent leurs billes.

Or un retrait désordonné des fonds placés dans les pays émergents pourrait être catastrophique pour ces économies, que ce soit en Turquie, en Afrique du Sud ou en Argentine, et avoir des conséquences in fine sur les économies développées.

"Le marché est déçu que la Fed n'ait fait aucune référence aux pays émergents" dans son communiqué alors que ces pays sont à la merci de ses décisions, a expliqué à l'AFP Hirokazu Kabeya, courtier chez Daiwa Securities.

Mme Paluch a quand à elle regretté "l'absence de geste pour soulager la douleur (des pays émergents) qui est précisément causée par la décision de la Fed de commencer à réduire ses mesures" de soutien.

Les investisseurs "se demandent si les autorités ne sont pas un peu trop optimistes" à propos de la situation sur les marchés, a continué M. Kabeya.

"Même si la Fed était décidée à réduire son aide monétaire, elle aurait pu dire au moins qu'elle suivait +la situation attentivement+ ou quelque chose comme ça. Si elle l'avait fait, la situation serait très différente aujourd'hui", a-t-il conclu.

Craig Erlam, analyste d'Alpari UK, s'attend donc à "voir plus de turbulences au cours des semaines à venir".

Avant la décision de la Fed, les banques centrales de plusieurs pays émergents ont tenté de contre-attaquer, comme en Turquie où l'institut d'émission a annoncé une très forte augmentation de ses principaux taux directeurs (de 4,4 à 10% pour son taux hebdomadaire) ou en Afrique du Sud où la banque centrale a légèrement relevé son taux de base de 5 à 5,5%.

Ces deux pays avaient emboîté le pas à l'Argentine, l'Inde, ou encore à la Russie, qui avaient sorti l'artillerie lourde sur le plan monétaire les jours précédents (contrôles sur l'achat de devises, hausses de taux ou injections de liquidités...).

Mais le répit aura toutefois été de courte durée et les monnaies des principales économies émergentes continuaient donc jeudi à dévisser.

Le rouble évoluait ainsi toujours à des niveaux très bas par rapport à l'euro et au dollar, après avoir atteint vers 09H30 GMT un nouveau plus bas historique face à la devise européenne, à 48,22 roubles pour un euro.

La livre turque a quant à elle perdu la totalité des gains engendrés par la hausse des taux tandis que le rand sud-africain poursuivait son plongeon face au dollar.

Et Frances Cheung du Crédit Agricole s'attend à ce que les monnaies indienne et indonésienne souffrent à leur tour jeudi.

Vers 10H30 GMT, l'euro baissait face au dollar, à 1,3597 dollar contre 1,3662 dollar mercredi vers 22H00 GMT.

La monnaie unique européenne baissait également face à la devise nippone à 139,24 yens, contre 139,71 yens mercredi soir.

Quant au dollar, il progressait face à la monnaie japonaise à 102,38 yens contre 102,25 yens mercredi soir.

mis-pn-gab-jb/mg/acd/fw

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.