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Le rouble regagne du terrain après avoir plongé à des niveaux record

Le rouble regagne du terrain après avoir plongé à des niveaux record

Le rouble a regagné du terrain jeudi par rapport à l'euro et au dollar, après avoir plongé la veille à des niveaux très bas, atteignant notamment un record historique de faiblesse par rapport à la devise européenne.

Vers 15H00 GMT, la monnaie russe s'échangeait à 47,35 roubles pour un euro. La veille, elle avait atteint le niveau le plus bas de son histoire, s'établissant à plus de 48 roubles pour un euro.

A la même heure jeudi, le dollar avait pour sa part lâché un peu de terrain et valait 34,88 roubles, repassant sous le seuil des 35 dollars atteint la veille.

Selon des experts interrogés par l'agence Interfax, le marché des changes subissait une "correction technique".

Le rouble pâtit de la défiance des investisseurs pour les monnaies émergentes dans un contexte de resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les investisseurs rapatrient progressivement leurs fonds placés dans les monnaies émergentes vers les Etats-Unis.

Mercredi, la Fed a décidé d'une nouvelle réduction, d'ampleur modeste, de son soutien monétaire à l'économie américaine, ce qui pesait un peu sur l'euro.

La monnaie russe subit aussi l'effet du ralentissement de l'économie russe - dont la croissance s'est établie en 2013 à 1,4% selon une estimation rendue publique mercredi- ainsi que de la politique de la Banque centrale de Russie qui a décidé de réduire progressivement son arsenal de mesures encadrant la devise russe pour la laisser flotter librement dès 2015.

Toutefois, le ministre de l'Economie Alexeï Oulioukaïev, un ancien vice-président de la Banque centrale de Russie (BCR) qui plaidait auparavant pour un flottement libre du rouble, juge désormais qu'il est trop tôt pour en parler.

"Peut-être qu'il faudrait rediscuter de l'échéance, peut-être qu'il faudrait la repousser", a-t-il dit mardi, cité par l'agence Interfax.

Ces propos ont été mis en exergue jeudi par le quotidien Vedomosti.

La présidente de la BCR Elvira Nabioullina a tenté de rassurer jeudi soir en assurant que l'institution n'avait jamais eu l'intention de renoncer à toutes ses interventions.

"Nos orientations principales en matière de politique de finances et de crédit (...) ne prévoyaient pas de renoncer totalement aux interventions", a-t-elle déclaré, citée par l'agence officielle Itar-Tass.

"Il était prévu qu'elles permettent de maintenir la stabilité financière", a-t-elle poursuivi, ajoutant que ces interventions seraient tout simplement réduites pour permettre progressivement au cours du rouble de flotter librement.

Selon plusieurs analystes, la Banque centrale russe a dépensé mercredi près de deux milliards de dollars pour soutenir la devise. Lundi, elle avait déjà dépensé plus d'1,1 milliard de dollars.

Jeudi, la BCR a indiqué que les réserves en or et en devises du pays avaient baissé de 2,1 milliards de dollars dans la semaine s'achevant le 24 janvier en raison du soutien de l'institution au rouble, qui a chuté de façon encore plus spectaculaire par la suite.

Dans ce contexte, le déclin des réserves russes devrait se poursuivre. Certains y voient la répétition de la crise financière de 2008-2009 au cours de laquelle le rouble avait perdu un tiers de sa valeur alors que le gouvernement avait dépensé plus de 200 milliards de roubles pour le soutenir.

L'institution a indiqué qu'elle pourrait procéder à des interventions "illimitées" si le rouble sortait de la bande de fluctuation dans laquelle il évolue habituellement.

La vice-présidente de la BCR, Ksenia Ioudaeva, a tenté de rassurer jeudi en soulignant que le pays disposait de suffisamment de réserves.

"Nous avons un peu moins de 500 milliards de dollars. La Russie est le troisième ou quatrième pays à disposer des plus importantes réserves internationales", a-t-elle dit à la radio Echo de Moscou.

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