La Pologne, promotrice du rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne, réclame une perspective européenne pour ce pays en proie à un grand mouvement de contestation, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski.
"Il faut tirer des conclusions des erreurs commises lors des négociations UE-Ukraine sur un accord d'association. Les Ukrainiens tenaient, et la Pologne y était favorable, à ce qu'on y évoque le droit de ce pays à se porter un jour candidat à l'UE. Le véto de certains pays a donné l'impression que l'Ukraine serait mal vue dans l'UE", a indiqué M. Sikorski dans une interview à l'agence polonaise PAP.
"Il faut corriger cette erreur", a insisté le ministre polonais.
Selon M. Sikorski "le Conseil européen pourrait inscrire une telle déclaration par exemple dans des conclusions" du traité d'association UE-Ukraine.
Dans une autre interview publiée jeudi par le journal Le Monde, le chef de la diplomatie polonaise a commenté la condition posée par l'UE de voir libérée par Kiev l'ex-Premier ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoirs.
"Je crains que cette question, aussi importante soit-elle, nous ait empêchés de nous focaliser sur la question prioritaire pour l'Ukraine pendant les négociations de l'accord d'association avec l'UE: à savoir, l'impact des boycottages commerciaux imposés par la Russie et ses conséquences économiques pour le pays", a déclaré M. Sikorski.
"Nous sommes toujours engagés auprès de l'Ukraine pour l'aider à faire les réformes qui lui permettraient de débloquer un prêt du Fonds monétaire international et qui aideraient l'économie ukrainienne à être plus performante", a-t-il ajouté.
De son côté, le Premier ministre polonais Donald Tusk a entamé jeudi à Bruxelles une série de rencontres avec des dirigeants européens, consacrés à la situation en Ukraine, afin de mettre en place "un programme pratique d'aide" à ce pays. Il est attendu encore jeudi à Paris, avant de se rendre à Berlin et à Londres.
L'opposition ukrainienne est mobilisée depuis plus de deux mois, après le brusque refus du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne.
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