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Des Canadiens espionnés avec le wifi d'un aéroport

Des Canadiens espionnés avec le wifi d'un aéroport

Un document ultrasecret obtenu par CBC révèle que l'agence de surveillance électronique canadienne s'est servie du système wifi d'un aéroport pendant deux semaines pour obtenir des informations à partir des appareils mobiles des voyageurs.

Ainsi, selon les experts, de nombreux Canadiens ont dû traverser le terminal sans se rendre compte que les signaux de leur téléphone intelligent et de leur portable étaient interceptés.

Selon le document, le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CST) a pu suivre les voyageurs à la trace pendant plusieurs jours dès qu'ils entraient dans les nombreux endroits au pays pourvus d'un réseau wifi, et même dans des aéroports américains.

Toujours d'après le document, le CST expérimentait ainsi un nouveau logiciel très puissant développé par l'agence canadienne et par sa contrepartie américaine, la National Security Agency (NSA).

Selon les sources de CBC, les technologies testées sur les Canadiens en 2012 sont devenues depuis pleinement opérationnelles.

Le document révèle que le CST avait l'intention de partager les technologies et l'information recueillie avec ses partenaires en matière d'espionnage : les agences de surveillance des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie.

Ce document daté de mai 2012 provient des données divulguées par Edward Snowden, l'ex-technicien de la CIA qui a révélé au monde des pans d'envergure de la surveillance qu'effectuent les renseignements américains.

Commission d'enquête réclamée

L'expert reconnu en cybersécurité Ronald Deibert estime que cette opération clandestine du CST était sûrement illégale.

Il réclame d'urgence une commission d'enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Ronald Diebert est l'auteur du livre Black Code sur la cybersurveillance, en plus de diriger un programme de recherche informatique mondialement reconnu, le Citizen Lab, à l'Université de Toronto.

Un autre expert en sécurité et espionnage, Wesley Wark, croit lui aussi que cette opération du CST est sûrement illégale.

Le chef du CST, John Forster, a récemment déclaré que la protection de la vie privée des Canadiens était ce qu'il y avait de plus important pour son organisme.

La commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de l'Ontario, Ann Cavoukian, se dit « renversée » par ces révélations.

La commissaire rappelle que tout comme les Américains avec le scandale de la NSA, les Canadiens méritent d'avoir des réponses sur les agissements de leur agence de surveillance.

« C'est ce que je dirais à notre gouvernement, à notre ministre de la Défense nationale et à notre premier ministre : nous demandons des explications sur cette affaire », a-t-elle indiqué.

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