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Cimenterie de Port-Daniel-Gascons : Québec défend son investissement

Cimenterie de Port-Daniel-Gascons : Québec défend son investissement

Le ministre responsable de la Gaspésie-Les Îles, Gaétan Lelièvre, soutient que son gouvernement a fait ses devoirs et que l'aspect concurrentiel du dossier de cimenterie a bel et bien été analysé.

Québec confirmera vendredi un soutien de 350 millions de dollars dans le projet de 1 milliard de dollars de Ciment McInnis à Port-Daniel-Gascons. La nouvelle de l'investissement continue de susciter la grogne parmi les cimentiers. Ces derniers estiment qu'il n'y a pas de place sur les marchés pour un nouveau joueur.

Ces commentaires n'embarrassent le ministre et député de Gaspé. « Je suis, rappelle-t-il, dans ce dossier depuis 25 ans. On a toujours eu des commentaires des compétiteurs qui n'étaient pas dans le sens de favoriser le projet. »

Le ministre indique que tout le monde a été entendu dans ce dossier.

Le gouvernement a traité le dossier dans une optique de complémentarité, explique Gaétan Lelièvre.

Il soutient que les cimentiers du Québec produisent essentiellement pour le marché local et que le marché visé par Ciment McInnis est celui du nord-est des États-Unis. « Il y a vraiment eu une étude très, très poussée sur cet angle, assure le ministre, le gouvernement a vraiment pris au sérieux cet aspect, la question de la compétition. Il y a eu des rencontres avec les autres promoteurs. Il va y en avoir d'autres rencontres au besoin. »

Pour Québec, le sérieux et la crédibilité du promoteur, la famille Beaudoin, propriétaire de Produits récréatifs Bombardier a aussi été un plus dans le dossier.

Le projet s'implantera dans la MRC de Rocher-Percé, un des secteurs de la Gaspésie les plus pauvres. La MRC a surtout été marquée par la fermeture et l'échec de la relance de l'ex-papetière Gaspésia, de loin le plus important employeur de la région.

« 1 milliard d'investissements au Québec, relève Gaétan Lelièvre, particulièrement dans la région de la Gaspésie et des Îles, et un produit qui va être exporté à 90 % vers l'étranger, pour nous cela apparaît une opportunité intéressante non seulement pour la Gaspésie, mais pour l'ensemble du Québec. »

Une industrie inquiète

Les propos rassurants du ministre entrent en complète contradiction avec la réaction de l'Association canadienne du ciment (ACC) qui se dit déçue et en colère.

L'usine de Ciment McInnis doit produire 2,2 millions de tonnes de ciment. L'arrivée d'un joueur de cette importance risque de compromettre la survie des usines déjà existantes, selon le regroupement d'industriels. Ils ont d'ailleurs fait valoir leur point de vue dans une étude déjà remise à la ministre déléguée à la Politique industrielle, Élaine Zakaïb.

L'étude indépendante souligne que du ciment produit dans des usines au Québec est couramment distribué dans les états de la Nouvelle-Angleterre. Ces usines, selon les auteurs de l'étude, fournissent actuellement environ 30 % de la demande en ciment en Nouvelle-Angleterre et dans le nord de l'État de New York. Les cimentiers font valoir qu'ils pourraient produire 1,2 tonne de plus par année pour répondre à une augmentation de la demande.

Pour que le projet soit revu, l'Association canadienne du ciment (ACC) va même jusqu'à joindre sa voix aux écologistes qui continuent de réclamer la tenue d'un Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

Ciment McInnis a en effet racheté les actifs de Cimbec qui a abandonné un premier projet de cimenterie déposé au ministère de l'Environnement en 1995. Les autorisations avaient alors été obtenues ce qui permet au promoteur d'échapper au processus d'audiences publiques.

Des environnementalistes ont en vain demandé au gouvernement que le projet de cimenterie soit tout de même soumis à l'analyse du BAPE. Le gouvernement a demandé au promoteur une étude d'impacts environnementaux qui a été rendue publique en novembre dernier.

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