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Ukraine : Ashton à Kiev, où le Parlement discute de nouvelles concessions

Ukraine : Ashton à Kiev, où le Parlement discute de nouvelles concessions

La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est à Kiev mercredi pour tenter de concourir à une sortie de crise, alors que le Parlement ukrainien discute de nouvelles concessions à l'opposition.

S'exprimant devant les députés au début des débats, Léonid Kravtchouk, premier président du pays après l'indépendance en 1991, a souligné que l'Ukraine s'était retrouvée "au bord de la guerre civile", invitant les députés à mettre sur pied "un plan de règlement du conflit". Son intervention a été suivie d'une ovation.

Mme Ashton, arrivée mardi soir dans la capitale ukrainienne après un sommet Russie-UE à Bruxelles largement consacré à cette crise, doit pour sa part s'entretenir avec le président Viktor Ianoukovitch et les chefs de l'opposition, qui ont maintenu la pression sur le pouvoir en place.

Le pouvoir ukrainien a déjà lâché du lest mardi avec la démission du gouvernement et l'abrogation de lois répressives sur les manifestations, et les députés ont repris leurs travaux mercredi matin pour débattre d'une amnistie des manifestants arrêtés en deux mois de contestation.

L'incertitude régnait encore mercredi sur les conséquences de ces concessions sur ce mouvement de contestation, marqué la semaine dernière par de violents affrontements qui ont fait au moins 3 morts, tandis que le centre de Kiev restait bloqué par des barricades.

La démission du gouvernement est "une première étape", mais "ce n'est pas suffisant", a déclaré, dans un message transmis depuis sa cellule, l'opposante emprisonnée et ancien Premier ministre Ioulia Timochenko.

Le mouvement est né de la décision soudaine, fin novembre, du chef de l'Etat, Viktor Ianoukovitch, de renoncer à signer un accord d'association en préparation depuis des années avec l'UE, pour se tourner vers la Russie moyennant une ligne de crédit de 15 milliards de dollars et la baisse du prix du gaz.

Le calme régnait mercredi matin dans le centre de Kiev recouvert d'une fine couche de neige, seule une poignée de militants de l'opposition casqués et armés de bâtons "patrouillant" sur la place de l'Indépendance. Certaines des impressionnantes barricades érigées ça et là semblaient même à l'abandon.

Mais, malgré des températures ancrées sous les -10 degrés, les contestataires restaient mobilisés, continuant de considérer pour certains que la seule véritable "victoire" serait que le président Ianoukovitch abandonne ses fonctions.

Hors de la capitale, le siège de l'administration dans près de la moitié des régions reste occupé par les manifestants, qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l'Etat. Mais, là aussi, la situation semblait s'être apaisée.

Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden à saluer les "progrès" effectués en Ukraine, dans une conversation téléphonique avec Viktor Ianoukovitch.

Le chef de l'Etat ukrainien a accepté mardi la démission du Premier ministre Mykola Azarov et par conséquent de l'ensemble des ministres.

Le gouvernement actuel, qui sera provisoirement dirigé par le premier vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov, continue cependant à gérer les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe.

L'opposition avait précédemment refusé l'offre de M. Ianoukovitch de confier les rênes du gouvernement à l'un des ténors du mouvement de contestation, Arseni Iatséniouk.

"La démission de Ianoukovitch serait une mesure logique", a déclaré l'ancien boxeur Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition, proposant cependant de régler les problèmes "un à un".

Autre concession significative, le parlement, réuni en session extraordinaire et où le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch est majoritaire, a abrogé mardi à la quasi-unanimité les lois du 16 janvier qui réprimaient presque toute forme de manifestation.

Elles avaient été fermement dénoncées par les Occidentaux et avaient entraîné la radicalisation des contestataires.

Cette législation prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou une détention administrative pour les manifestants portant des masques et des casques.

Elle punissait par ailleurs de travaux d'intérêt général les auteurs de diffamation sur l'internet, ce qui avait été vu comme une forme de censure.

A l'issue du bref sommet mardi à Bruxelles avec l'Union européenne, le président russe Vladimir Poutine a assuré que si l'opposition arrivait au pouvoir en Ukraine, la Russie ne réviserait pas ses accords sur un prêt de 15 milliards de dollars déjà promis et sur les prix du gaz.

Il a toutefois nuancé cette affirmation en soulignant que la Russie voulait être "sûre d'être remboursée".

La Russie, qui n'a cessé de rappeler que l'Ukraine, une ex-république soviétique, était un peuple "frère", a été accusée par les Européens d'avoir exercé des pressions économiques pour empêcher la signature d'un accord avec l'UE.

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