Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rwanda : un ex-membre de la garde présidentielle juge son procès illégal

Rwanda : un ex-membre de la garde présidentielle juge son procès illégal

Un ex-membre de la garde présidentielle rwandaise, réfugié en Ouganda et remis illégalement au Rwanda par Kampala, a nié les charges retenues contre lui à l'ouverture de son procès mardi et annoncé qu'il ne voulait plus y assister.

Joël Mutabazi, ancien membre de la garde du président Paul Kagame, remis "par erreur" selon Kampala aux autorités rwandaises qui le recherchaient depuis 2011, est jugé devant une cour martiale dans la capitale rwandaise, dans une procédure qu'il juge illégale.

Il avait été inculpé mi-novembre de "terrorisme, formation d'un groupe armé, propagation de rumeurs avec l'intention d'inciter le public au soulèvement contre l'Etat, meurtre et complot en vue de meurtre, crime contre l'Etat, possession illégale d'armes à feu".

La Cour n'avait pas détaillé les faits, mais la police l'avait accusé de participation à des attaques à la grenade au Rwanda, attribuées au Congrès national rwandais (RNC) et aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Le RNC est une formation d'opposition non reconnue par Kigali, dont les dirigeants en exil sont des transfuges du Front patriotique rwandais (FPR), parti du président Paul Kagame.

Les FDLR sont des rebelles hutu rwandais opérant dans l'est de la République démocratique du Congo, qui comptent dans leurs rangs des auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi et que Kigali considère toujours comme une sérieuse menace à la sécurité au Rwanda.

Plusieurs audiences de procédure ont eu lieu avant l'ouverture du procès au fond. Parfois publiques, parfois à huis clos, elles ont donné lieu à des interprétations contradictoires de ce que plaidait l'accusé.

Mardi, Joel Mutabazi a clairement plaidé non coupable et a aussi contesté la légitimité de la Cour à le juger.

"Mon domicile est en Ouganda, où j'ai été kidnappé. Je suis un réfugié qui a fui le Rwanda et je ne comprends pas comment un réfugié peut être jugé dans une ville qu'il a fuie", a-t-il lancé.

La Cour a balayé ses remarques, lui répondant qu'il aurait dû les formuler lors des audiences de procédure.

Plus tard dans la journée, l'ex-officier, qui affirme avoir été la cible de menaces de mort, a lancé qu'il ne voulait désormais plus assister à son procès.

La remise de M. Mutabazi aux autorités rwandaises avait été dénoncée par l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch et plusieurs formations politiques rwandaises en exil, dont le RNC.

Fin octobre, le ministre ougandais aux Réfugiés, Hillary Onek, avait reconnu que M. Mutabazi, réfugié en Ouganda depuis 2011, avait été exfiltré "clandestinement d'Ouganda" et avait évoqué "une erreur de jugement" de la police ougandaise.

Selon HRW, le lieutenant Mutabazi avait déjà fait l'objet d'une tentative d'enlèvement et échappé à une tentative de meurtre en Ouganda.

str-aud/ayv/de

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.