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Poutine s'élève contre l'ingérence de l'UE en Ukraine

Poutine s'élève contre l'ingérence de l'UE en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a critiqué mardi l'ingérence des pays de l'Union européenne dans la crise ukrainienne, le principal sujet de tension d'un sommet UE-Russie qui avait été réduit au minimum.

Comme cela avait été annoncé avant la réunion, les discussions ont été "franches" entre M. Poutine et les deux dirigeants de l'UE Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso qui l'accueillaient à Bruxelles.

Le président russe s'est ainsi clairement élevé contre la succession de visites de responsables de l'UE à Kiev ces derniers jours. La dernière en date est celle de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, attendue dans la soirée dans la capitale ukrainienne.

Si les Ukrainiens "ont besoin d'intermédiaires, c'est à eux de le dire, mais plus il y a d'intermédiaires plus il y a de problèmes", a déclaré M. Poutine. "Je pense que le peuple ukrainien est capable de résoudre" la crise "par ses propres moyens", a ajouté le président russe, le visage fermé, au cours de la conférence de presse finale.

Il a également affirmé que "la Russie n'interférera jamais" dans les affaires ukrainiennes, rejetant ainsi les critiques exprimées depuis des mois par les pays d'Europe de l'ouest sur les pressions exercées par Moscou sur Kiev.

En revanche, a poursuivi M. Poutine, "je ne peux imaginer comment nos partenaires européens réagiraient si, au plus fort d'une crise dans un pays comme la Grèce ou Chypre, notre ministre des Affaires étrangères participait à un rassemblement anti-européen et commençait à donner des conseils" aux manifestants.

Le sommet de Bruxelles s'est déroulé alors que les évènements s'accéléraient en Ukraine avec la démission du gouvernement de Mykola Azarov et l'abrogation par le Parlement d'une série de lois répressives. Ces deux décisions ont été considérées comme "un pas vers la victoire" par Vitali Klitschko, l'un des principaux chefs de l'opposition.

MM. Van Rompuy et Barroso ont tenté de convaincre M. Poutine que l'UE voulait sortir de la logique du "bloc contre bloc" et qu'un éventuel rapprochement de l'Ukraine avec l'UE bénéficierait in fine à la Russie sur le plan économique.

Les deux parties ont décidé de mettre en place des "consultations bilatérales" au niveau d'experts pour étudier les "conséquences économiques" de l'accord d'association avec l'UE qu'avait rejeté le président ukrainien Viktor Ianoukovitch en novembre.

M. Poutine a pour sa part insisté sur le poids de l'aide que son pays apportait à son voisin ukrainien à l'économie vacillante et aux coffres vides.

"Ce qui est important pour nous est que l'économie ukrainienne bénéficie de crédit", a-t-il déclaré, en faisant référence aux promesses d'un prêt de 15 milliards de dollars faites à l'Ukraine en décembre. Il a assuré qu'il ne reviendrait pas sur ces accords si l'opposition arrivait au pouvoir à Kiev. Mais, à la fin, la Russie "veut être sûre de récupérer son argent", a-t-il précisé, liant ainsi le sort des deux pays.

Si ce 32e sommet UE-Russie avait été réduit au minimum, ne durant qu'un après-midi contre un jour et demi ces dernières années, le prochain s'annonce plus consistant le 3 juin à Sotchi, la veille de la tenue du G8.

M. Van Rompuy a insisté sur le fait que la coopération avec la Russie était "très étendue", évoquant la possibilité de créer une zone de libre échange entre l'UE et l'union douanière pilotée par Moscou. Ce serait un "espace économique commun allant de Lisbonne à Vladivostok", a précisé M. Poutine, en se félicitant de la progression constante des échanges économiques entre son pays et l'UE.

A quelques jours de l'ouverture des jeux Olympiques d'hiver de Sotchi placés sous haute sécurité, l'UE et la Russie ont également adopté une déclaration commune de lutte contre le terrorisme.

bur-jri/aje/plh

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