Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pete Seeger, un des pères du folk américain et du "protest song", est mort

Pete Seeger, un des pères du folk américain et du "protest song", est mort

Le chanteur Pete Seeger, légende du folk américain et du "protest song" portant la voix de la classe ouvrière, est décédé à New York à 94 ans, après avoir inspiré des générations d'artistes comme Bob Dylan, Joan Baez ou Bruce Springsteen.

Son décès lundi au Presbyterian Hospital de New York a été confirmé par son petit-fils.

Engagé dans la lutte pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam, Pete Seeger est considéré comme un des pionniers de la musique folk, au même titre que son ami Woody Guthrie.

Inspirées des spirituals afro-américains, ses chansons "If I had a hammer" ou "Where have all the flowers gone", co-écrites avec Guthrie, sont devenues des classiques du répertoire américain.

Elles ont fait l'objet de nombreuses reprises et adaptations par des artistes étrangers, comme Claude François ("Si j'avais un marteau"), Graeme Allwright ("Petites boîtes") ou le Chilien Victor Jara.

Pete Seeger a aussi popularisé l'hymne du mouvement de défense des droits civiques aux Etats-Unis, "We shall overcome".

Avec son groupe "The Weavers", ou seul accompagné de sa guitare à 12 cordes ou de son banjo, il avait séduit un large public, plutôt marqué à gauche, aussi bien avec ses chansons engagées que ses mélodies enfantines et des hymnes faciles à reprendre en choeur.

Mentor de Bob Dylan, Joan Baez ou le groupe Peter, Paul and Mary, son répertoire a plus tard inspiré un album de Bruce Springsteen en 2006.

Lors d'un concert organisé au Madison Square Garden à New York pour son 90e anniversaire, Springsteen l'avait d'ailleurs présenté comme "la légende vivante de la musique et la conscience de l'Amérique, un témoin du pouvoir de la chanson et de la culture pour donner un coup de pouce à l'Histoire", a rappelé le New York Times.

Lors de la chasse aux sorcières organisée sous l'ère du maccarthysme, le chanteur et son groupe "The Weavers" sont privés de concerts et rayés de la télévision. Poursuivi à titre personnel pour son engagement dans le parti communiste américain, dont il a été membre dans les années 1940 et 50, Pete Seeger refuse de témoigner devant le Congrès, ce qui lui vaut une condamnation pour outrage. Sa peine à un an de prison est annulée en appel plusieurs années après.

Leader de la chanson contestataire américaine, il a été tour à tour la voix du mouvement ouvrier, de la lutte pour l'égalité raciale, des opposants à la guerre du Vietnam dans les années 1960, puis des défenseurs de l'environnement dans les années 1970.

Ses combats pour les droits civiques des Noirs américains ont valu au chanteur l'amitié de Martin Luther King.

Accompagné de son petit-fils Tao Rodriguez Seeger, chanteur lui aussi, il a entonné sur scène le célèbre "This Land is our land" lors du concert inaugural à Washington du premier mandat de Barack Obama, en 2009.

Mardi, le président américain a affirmé que les Etats-Unis lui seraient "toujours reconnaissants".

"Pendant des années, Pete a mis sa voix (...) au service des droits syndicaux et des droits civiques, de la paix dans le monde et de la protection de l'environnement", a noté M. Obama.

"Parce qu'il nous a rappelé d'où nous venions et nous a montré où il nous fallait aller, nous serons toujours reconnaissants à Pete Seeger", a-t-il ajouté.

bur-phv/rap/sam

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.