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Brésil : pour le dirigeant des Sans-Terre, le Mondial n'est pas le meilleur moment pour manifester

Brésil : pour le dirigeant des Sans-Terre, le Mondial n'est pas le meilleur moment pour manifester

Le dirigeant du Mouvement des paysans sans-terre du Brésil (MST) qui réclame une réforme agraire, Joao Pedro Stedile, estime que le Mondial n'est pas le meilleur moment pour faire des manifestations comme lors de la fronde sociale de juin.

"Nous n'avons pas besoin d'associer la lutte pour de meilleures conditions de vie à la période de la Coupe du monde. J'espère que les mobilisations commenceront très bientôt", a déclaré mardi M. Stedile dans une interview à la revue Forum Digital.

Pour lui, on court le risque de ce que le peuple "n'adhère pas".

"Tous veulent voir le Mondial et de plus, on court aussi le risque de réduire les revendications au coût des travaux" pour le Mondial (du 12 juin au 13 juillet), a souligné le dirigeant des Sans-Terre dans cette interview où il dresse un bilan des 30 ans du mouvement.

Il fait remarquer que "les montants exagérés de certains travaux représentent bien peu comparés aux milliards que le gouvernement verse chaque jour en intérêts aux banquiers".

Et d'ajouter : "Notre lutte doit être pour que les deniers publics aujourd'hui réservés pour le paiement des intérêts, qui ne font que gonfler les poches des spéculateurs, soient destinés aux investissements nécessaires en éducation, santé, transports publics et réforme agraire".

Pour lui, aujourd'hui, "distribuer la terre ne suffit plus".

Lors des années précédentes dominées par le capitalisme industriel, selon lui, il y avait encore la possibilité d'une réforme agraire de type classique "pour démocratiser la propriété de la terre et intégrer le paysan dans ce processus". Mais maintenant que l'économie mondiale est dirigée par la finance internationale, "on a implanté dans les campagnes l'agrobusiness qui expulse les paysans".

En conséquence il faut maintenant, affirme M. Stedile, "produire sur la base de l'agroécologie, en équilibre avec la nature et sans l'utilisation de pesticides. Il faut installer des coopératives agricoles pour augmenter les revenus des travailleurs".

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