Une enquête judiciaire sur la mort de six Britanniques et d'un Colombien basé au Royaume-Uni, tués dans l'attaque islamiste du complexe gazier d'In Aménas en Algérie, sera ouverte cette année au Royaume-Uni, a annoncé mardi le magistrat responsable de ces investigations.
Dénommée "inquest", ce genre d'enquête est destinée à établir les circonstances exactes d'un décès en cas de mort violente ou inexpliquée. Menée parallèlement à l'enquête policière, elle ne débouche pas sur un procès et ne vise pas à établir les responsabilités pénales ou civiles.
La "coroner" Penelope Schofield, responsable des investigations dans l'attaque d'In Aménas en 2013, a annoncé mardi aux représentants des familles des sept victimes britanniques ou vivant au Royaume-Uni que l'enquête débuterait en septembre ou en octobre à la Cour royale de justice de Londres.
L'avocat de la famille de Carlos Estrada, Colombien tué dans l'attaque, a accueilli avec satisfaction cette annonce. "Cette enquête est l'occasion de fournir des réponses vitales à la famille Estrada et aux familles des autres victimes, qui en ont désespérément besoin", a déclaré Clive Garner.
"La mort de M. Estrada remonte à il y a un an et sa famille ne sait pas exactement ce qui lui est arrivé et comment s'est déroulé ce drame", a-t-il ajouté.
"Nous espérons que l'enquête aidera les familles qui ont perdu des êtres chers à comprendre exactement ce qui s'est passé, pour que des leçons puissent être tirées si jamais des tragédies similaires devaient se produire à l'avenir", a-t-il encore dit.
En vue de l'enquête judiciaire, des témoignages doivent encore être recueillis aux Etats-Unis, en France, en Indonésie et aux Emirats arabes unis, a précisé un responsable de Scotland Yard, Jim Stokley. Certains seront enregistrés en marge d'une cérémonie aux victimes organisée le 19 février à Houston, Texas (sud-ouest des Etats-Unis), selon la même source.
L'attaque d'In Aménas, suivie d'une prise d'otages dans cette zone à 1.300 km au sud-est d'Alger, s'était déroulée du 16 au 19 janvier 2013 et soldée, selon le bilan officiel algérien, par la mort de 38 otages - tous étrangers sauf un Algérien - et de 29 assaillants.
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