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Défaut de paiement évité dans une banque parallèle chinoise

Défaut de paiement évité dans une banque parallèle chinoise

Une société de gestion chinoise a annoncé lundi avoir signé un accord avec ses investisseurs sur l'un de ses produits à haut rendement, évitant de peu un défaut de paiement qui aurait pu créer un dangereux précédent dans le système de financement parallèle du pays.

Ce produit de titrisation de crédits, mis sur le marché en février pour une valeur de 3 milliards de yuans (548 millions de dollars canadiens) et adossé à un prêt accordé à une société minière en difficulté qui a fait faillite depuis, arrivait à échéance le 31 janvier.

Ce produit d'investissement a été créé par China Credit Trust et vendu à des investisseurs dans le réseau de l'Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), la plus grande banque mondiale en terme d'actifs. Dans une note à ses investisseurs, à laquelle Reuters a eu accès, la China Credit Trust a déclaré avait conclu un accord et conseille à ses clients de contacter leur responsable de clientèle, mais le document ne dit pas quand, ni comment, ils seront remboursés.

Citant un investisseur anonyme concerné, le magazine financier Caixin a rapporté lndi que l'accord permettait aux investisseurs de récupérer leur mise initiale, mais pas la totalité des intérêts promis à l'origine.

Les médias locaux avaient auparavant rapporté qu'il était probable que le gouvernement de la province de Shanxi contribuerait à hauteur de 50 % au remboursement des investisseurs, tandis qu'ICBC et China Credit Trust apporteraient 25 % chacune.

ICBC n'a pas voulu faire de commentaire lundi. Un responsable de clientèle chez China Credit Trust a déclaré que la société ne fournirait d'informations qu'aux investisseurs.

Garantie implicite du pouvoir

Un défaut de paiement aurait pu remettre en question le sentiment largement répandu en Chine que même les produits d'investissement à haut rendement bénéficient d'une garantie implicite des banques et institutions publiques.

Les observateurs du marché estiment que cela aurait pu mettre un coup d'arrêt aux prêts des entités de financement parallèle aux promoteurs immobiliers, aux autorités locales et autres emprunteurs fragiles qui ont beaucoup compté sur les prêts de sociétés de fiducie, des sociétés non bancaires dont l'activité tend à dépasser le cadre de la gestion d'actifs pour s'étendre au crédit.

Les prêts des sociétés ont représenté 11 % du financement des entreprises en 2013, contre 55 % pour les banques et 10 % pour les obligations, selon les données de la banque centrale. Pour les analystes, les risques de défaut du système de financement parallèle en Chine restent néanmoins présents.

« Nous pensons qu'il y a un problème systémique. Si diverses autorités locales continuent à payer pour éviter les défauts (...) le sentiment d'une garantie implicite de l'État sur une dette suffisamment importante (...) va se renforcer », écrit David Cui, responsable de la stratégie actions chez Bank of America-Merrill Lynch à Hong Kong, dans une note à ses clients. « Il est difficile d'imaginer que (Pékin) permettra à cette situation de perdurer pendant bien longtemps. »

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