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Des déclarations de Netanyahu sur les colons sèment le trouble à droite

Des déclarations de Netanyahu sur les colons sèment le trouble à droite

Des propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu évoquant le maintien d'une partie des colons de Cisjordanie occupée dans un futur Etat palestinien créaient lundi la polémique dans l'aile droite de la coalition gouvernementale.

"Je n'ai l'intention de démanteler aucune colonie, ni de déraciner aucun Israélien", dans le cadre d'un accord de paix avec les Palestiniens, a déclaré M. Netanyahu la semaine dernière au Forum économique de Davos.

Selon des informations de presse, le bureau du Premier ministre a ensuite précisé que M. Netanyahu envisageait ainsi que les colons habitant hors des blocs d'implantations qu'Israël compte annexer puissent rester sur place, mais sous souveraineté palestinienne.

L'aile droite de la coalition s'est déchaînée contre une telle perspective, le chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, proche des colons, Naftali Bennett, fustigeant "une idée dangereuse qui traduit une perte de valeurs".

"Nous ne sommes pas revenus sur la terre d'Israël après 2.000 ans pour vivre sous le gouvernement de Mahmoud Abbas", le président palestinien, a écrit M. Bennett, ministre de l'Economie, sur sa page Facebook, "appelant le Premier ministre à récuser immédiatement cette proposition dangereuse".

"Nous ne laissons pas de colons derrière les lignes ennemies", a renchéri le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, un dirigeant du Likoud, le parti de M. Netanyahu, dans une déclaration à la radio militaire.

Dans une réaction à l'AFP, Danny Dayan, porte-parole des colons de Cisjordanie, a jugé "l'idée que des implantations juives ne soient pas sous la souveraineté israélienne une aberration du point de vue sécuritaire, politique et sioniste".

Les dirigeants palestiniens exigent le démantèlement des colonies qui resteraient sur le territoire d'un Etat palestinien, après des échanges de territoire israélien contre quelques secteurs de Cisjordanie où vivent la majorité des colons.

L'ex-négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh, qui a démissionné en novembre, a estimé qu'il n'y aurait "pas d'accord avec Israël s'il reste un seul colon israélien sur le sol d'un Etat établi sur le territoire palestinien occupé en 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale".

"Netanyahu veut remplacer l'occupation de force par l'occupation consentie, ce que refuse tout Palestinien", a déclaré M. Chtayyeh, soulignant que "le peuple palestinien considère tous les colons comme des spoliateurs et des occupants".

Lors de sa dernière navette au Proche-Orient au début du mois, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a présenté aux deux parties un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.

Quelque 350.000 colons vivent dans des implantations en Cisjordanie, outre 200.000 Israéliens habitant des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupé et annexé. La communauté internationale considère les colonies en territoire occupé comme illégales.

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