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Marois nie l'existence d'un « deal » avec la FTQ

Marois nie l'existence d'un « deal » avec la FTQ

Depuis Davos, où elle participe au Forum économique mondial, la première ministre Pauline Marois a tenu à réfuter catégoriquement les allégations d'entente secrète avec la FTQ en vue d'empêcher la tenue d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction.

Dans un enregistrement effectué par la police et diffusé mardi à la commission Charbonneau, l'ex-président de la FTQ, Michel Arsenault, dit vouloir discuter avec Mme Marois, tout en parlant d'un « deal » passé avec son mari, Claude Blanchet, qui a dirigé le Fonds de solidarité de la FTQ de 1983 à 1997.

En réaction à ces révélations, Mme Marois a martelé que le Parti québécois n'est pas sous l'influence de la FTQ ni d'aucune autre centrale syndicale. « Il n'a pas eu de deal, il n'y a pas de deal. Alors, il faudrait leur poser la question à eux », a-t-elle affirmé.

« J'ai pris la décision que nous demanderions une commission d'enquête, peu importe ce qu'en pensait un ou l'autre groupe, que ce soit la FTQ ou d'autres membres », a ajouté la première ministre.

« On va parler à Pauline »

« S'ils veulent faire une enquête sur les syndicats, va falloir que tous les deux on s'assoie, pis parler à nos amis du PQ », a lancé Jean Lavallée, ex-président de la FTQ-Construction, au président de la FTQ Michel Arsenault dans la conversation enregistrée le 20 avril 2009.

« Faut pas que le PQ embarque dans ça à cause que s'ils embarquent dans ça, ils vont se faire ramasser eux aussi », a ajouté M. Lavallée, à qui M. Arsenault répliqué : « Ben, ils sont mal pris en ostie, parce qu'on a un deal avec Blanchet ». Jean Lavallée a confirmé qu'il s'agit de Claude Blanchet, ex-PDG du Fonds et époux de Pauline Marois, alors chef de l'opposition péquiste.

« Les libéraux n'embarqueront pas dans une affaire d'enquête avec les syndicats, y'a rien pour une enquête dans ça », poursuit Jean Lavallée, ce à quoi répond Michel Arsenault : « Le PQ touchera pas à ça non plus [...] On va parler à Pauline ».

Toutefois, l'histoire en décidera autrement, puisque le PQ prendra finalement position en 2009 pour une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, dont la création sera finalement annoncée par le gouvernement libéral en 2011.

De quel deal parle-t-on?

L'émission Enquête avait diffusé en novembre dernier un reportage sur une rencontre privée entre Mme Marois et Michel Arsenault, au club privé 357c à Montréal, rappelle le journaliste et animateur d'Enquête, Alain Gravel.

« Cette rencontre a eu lieu quelques mois après une entente entre M. Blanchet et le Fonds de solidarité FTQ, pour un investissement de 3 millions de dollars dans une compagnie dirigée par M. Blanchet et où se retrouvait aussi le frère de Pauline Marois et le fils du couple Blanchet-Marois, la compagnie Capital BLF », rappelle-t-il.

« Et pendant cette période, il y a eu des discussions au Fonds de solidarité pour voir si on devait réinvestir dans cette compagnie, étant donné la chute de la valeur de l'action. On sait qu'il y a eu des réticences de dirigeants du Fonds. Est-ce de cela dont on parle, cet investissement du Fonds, quand on dit qu'il y a eu un deal avec Claude Blanchet? », se demande Alain Gravel, ajoutant qu'il reste beaucoup de questions à éclaircir.

L'opposition demande des explications

À Québec, le Parti libéral et la Coalition avenir Québec se sont dits hautement préoccupés mardi par les propos entendus à la commission Charbonneau et ont demandé des explications à Pauline Marois concernant le « deal » en question.