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Nouveau problème judiciaire pour Mgr Scarano accusé de blanchiment d'argent

Nouveau problème judiciaire pour Mgr Scarano accusé de blanchiment d'argent

Le prélat Nunzio Scarano, un ancien chef comptable du Vatican accusé de corruption et de tentative de blanchiment d'argent, a fait l'objet mardi d'un nouveau mandat d'arrêt pour une seconde affaire de blanchiment, a indiqué la police financière.

Mgr Scarano, qui était assigné à résidence à Salerne, dans le sud de l'Italie, pour la première affaire, s'est vu remettre mardi un deuxième mandat de la justice dans une affaire impliquant un autre prélat et un agent comptable.

L'autre religieux en question est un prêtre de Salerne, don Luigi Noli, collaborateur de Mgr Scarano.

La police financière a mis sous séquestre des biens immobiliers et des comptes courants, dont certains ouverts à l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), la banque du Vatican, d'une valeur totale de six millions d'euros, affirme le Corriere della Sera.

Max Hohenberg, porte-parole du IOR, a toutefois précisé à l'AFP que les autorités italiennes "ne peuvent pas geler les avoirs de Mgr Scarano" dans la banque vaticane.

Il a insisté sur le fait que c'est la banque elle-même qui a "gelé tous les comptes et les avoirs de Mgr Scarano dès le mois de juillet dernier", assurant que la collaboration du Vatican avec les autorités italiennes a été décisive dans la nouvelle affaire.

"Toutes les activités sur ses comptes des dix dernières années ont été recherchées, analysées et soumises aux autorités vaticanes. L'enquête est basée sur les informations fournies par le Vatican", a précisé M. Hohenberg.

Dans cette deuxième affaire, Mgr Scarano est accusé d'avoir blanchi de l'argent de particuliers, entrepreneurs, avocats, médecins et autres, soucieux de soustraire leurs fortunes au fisc italien, selon le Corriere.

Ces derniers lui remettaient des chèques ayant pour objet une "donation pour les pauvres". Le prélat retirait ensuite ces fonds et les reversaient en espèces aux généreux bienfaiteurs qui pouvaient ensuite déposer l'argent ni vu ni connu sur des comptes à l'étranger.

"Ce sont des donations que nous avons reçues sur plusieurs années de personnes riches. Ce sont des donations libres, il ne nous appartient pas de dire d'où provenait cet argent avec lequel nous avons fait de la bienfaisance", a déclaré à l'AFP Silverio Sica, avocat de Mgr Scarano.

Ce dernier "est fortement éprouvé et ce coup l'a complètement étourdi, il est désorienté", a ajouté l'avocat, en protestant de l'innocence de son client.

Selon un communiqué de la police financière, l'enquête a démarré lorsque Mgr Scarano a dénoncé en janvier 2013 un vol avec effraction à son domicile, assurant avoir subi un dommage de plusieurs millions d'euros, une somme incompatible avec ses revenus déclarés et qui l'a rendu suspect.

Dans la première affaire, Mgr Scarano avait été arrêté et incarcéré le 28 juin dernier par la police italienne qui le soupçonne d'avoir servi d'"écran" pour des virements suspects en provenance de Monaco effectués à travers l'IOR.

Le prélat, suspendu depuis de ses fonctions, était chef de la comptabilité de l'APSA, l'institution qui gère le patrimoine du Vatican.

Selon les enquêteurs, Mgr Scarano aurait utilisé des comptes bancaires de l'IOR pour procéder à des virements pour le compte d'amis à lui, entre autres pour tenter de rapatrier de Suisse 20 millions d'euros issus d'une fraude fiscale et appartenant à une famille d'armateurs napolitains qu'il connaît.

Il a été depuis libéré de prison mais assigné à domicile et son procès s'est ouvert devant la justice italienne en décembre dernier.

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