Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Centrafrique: le parlement vote pour élire un président capable de ramener la paix

Centrafrique: le parlement vote pour élire un président capable de ramener la paix

Le parlement centrafricain votait lundi pour élire parmi huit candidats un nouveau président de transition devant être capable de pacifier dans l'urgence un pays à la dérive malgré le déploiement de forces internationales, bientôt renforcées par des soldats européens.

Cent vingt-huit membres du Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire, sur un total de 135, prenaient part au scrutin à bulletin secret qui doit donner à la Centrafrique un successeur à Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses.

Cent dix-neuf parlementaires sont présents dans la salle et neuf autres ont donné des mandats pour voter en leur nom, selon une source parlementaire. Une urne transparente a été installée et chaque parlementaire est appelé par son nom à venir y déposer son enveloppe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Pour le nouvel élu "ce ne sera pas une partie de plaisir", a déclaré la présidente en exercice du CNT, Léa Kouyassoum Doumta à l'ouverture de la séance, en présence des huit candidats, dont deux femmes.

Mme Kouyassoum Doumta a invité les parlementaires à "avoir une pensée" pour les populations de province "abandonnées à elles-mêmes" et pour les centaines de milliers de personnes déplacées par les violences.

"Le peuple nous regarde. Nous allons procéder à un choix important pour l'avenir de notre pays", a-t-elle souligné.

Avant le vote, les candidats ont exposé verbalement leur "profession de foi" aux membres du CNT.

Le scrutin devait initialement se dérouler en un seul tour. Finalement, le CNT a décidé que, pour être élu, un candidat devait obtenir la majorité absolue au premier tour, faute de quoi un second tour sera organisé entre les deux personnes arrivées en tête.

Parmi les candidats figurent la maire de Bangui, Catherine Samba Panza, ainsi que Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Félix Patassé, au pouvoir de 1993 à 2003, et André Kolingba (1981-1993).

Autre personnalité en vue, Emile Gros Raymond Nakombo, banquier proche de l'ex-président Kolingba, déjà candidat à la présidentielle de 2011.

A Bangui, sillonnée par les soldats français et africains, l'élection était lundi au centre de toutes les conversations de la population, dont la moitié vit entassée dans des camps de déplacés.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui appelé à une "action immédiate et concertée" en Centrafrique, lors d'une session spéciale au Conseil des droits de l'homme à Genève pour la création d'un poste d'expert indépendant sur ce pays.

A Bruxelles, l'Union européenne devait approuver dans la journée l'envoi d'au moins 500 soldats européens à Bangui, en soutien aux 1.600 Français de l'opération Sangaris - engagés depuis le 5 décembre avec l'approbation de l'ONU - et aux 4.400 militaires de la force africaine (Misca).

"Ramener la sécurité", "que tout se déroule normalement", les mêmes mots revenaient chez des habitants angoissés de voir quelles réactions provoquera l'élection du nouveau président chez les hommes en armes toujours présents dans la ville.

Un mois et demi après le début de l'intervention française, la situation sécuritaire dans la capitale, où la plupart des soldats français sont stationnés, s'améliore progressivement malgré des explosions de violence localisées.

Mais dans un pays de plus de 600.000 km2, très pauvre malgré son potentiel minier et agricole, un déploiement reste très compliqué dans les zones reculées et les témoignages d'habitants et d'ONG décrivent une situation chaotique et largement hors de contrôle.

Au moins 50 corps de victimes de violences ont été découverts depuis vendredi dans le nord-ouest, selon la Croix-rouge. Vendredi dans la même région, près de Bouar, au moins 23 civils musulmans, dont trois enfants, ont été également tués alors qu'il tentaient de fuir vers le Cameroun, selon l'ONG Save de Children.

A Boali, à 90 km au nord-ouest de Bangui, des centaines de musulmans étaient réfugiés dimanche dans la paroisse Saint-Pierre après des violences ayant fait sept morts depuis vendredi.

bur-cl/mc/jlb

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.