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Thaïlande: explosions et tirs dans une manifestation antigouvernement, 28 blessés

Thaïlande: explosions et tirs dans une manifestation antigouvernement, 28 blessés

Vingt-huit personnes ont été blessées, dont plusieurs grièvement, lors d'explosions et de tirs survenus dimanche à Bangkok dans une manifestation d'opposants au gouvernement thaïlandais, ont indiqué les autorités, deux jours après qu'un engin explosif a tué une personne.

"Il y a eu deux explosions et des coups de feu au Monument de la Victoire", intersection occupée depuis lundi par les manifestants qui réclament la démission de la Première ministre Yingluck Shinawatra, a annoncé le centre de secours Erawan sur son site internet.

Selon le bilan initial, 28 personnes ont été blessées, dont au moins une par balle, a ajouté un responsable du centre, sans pouvoir préciser la gravité des blessures.

Suphan Srithamma, haut responsable du ministère de la Santé, a confirmé le bilan de 28 blessés. "Sept d'entre eux sont gravement blessés (...). La plupart sont en train d'être opérés".

Le journal Post Today a d'autre part indiqué sur son site internet qu'une de ses journalistes faisait partie des victimes.

Un reporter de l'AFP arrivé sur les lieux peu après a vu un petit cratère et des vêtements tachés de sang.

"Des gens étaient en train de parler sur scène comme d'habitude quand il y a eu une bruyante explosion", a raconté à l'AFP Theerayuth Utakaintanond, manifestant de 52 ans.

"Deux minutes plus tard, je pense, j'ai entendu une autre explosion et tout le monde a commencé à paniquer et à courir", a-t-il ajouté.

Une explosion avait déjà eu lieu vendredi dans un défilé de manifestants, faisant un mort et une quarantaine de blessés. Manifestants et autorités s'étaient rejeté la responsabilité de l'attaque.

Les manifestants, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d'ultra-royalistes et d'habitants du Sud, réclament dans la rue depuis plus de deux mois la tête de Yingluck et la fin de ce qu'ils appellent le "système Thaksin", du nom de son frère Thaksin Shinawatra qu'ils associent à une corruption généralisée et qu'ils accusent de gouverner par son intermédiaire depuis son exil.

L'ancien Premier ministre, qui reste le personnage central de la politique du royaume, a été renversé en 2006 par un coup d'Etat, engluant la Thaïlande dans des crises politiques à répétition et divisant le pays entre ceux qui l'adorent et ceux qui le haïssent et le voient comme une menace pour la monarchie.

Tirs ou provocations lors des mouvements de rue ne sont pas une première dans un pays habitué des violences politiques, ni depuis le début de cette crise qui a déjà fait neuf morts, la plupart abattus dans des circonstances troubles.

Mais avant vendredi, les incidents s'étaient produits la nuit dans des campements de manifestants, et pas en plein jour au milieu de rassemblements de centaines de personnes.

L'opposition est suspectée par les partisans du gouvernement de chercher à provoquer des violences pour entraîner un nouveau coup d'Etat, que le puissant chef de l'armée de terre a récemment refusé d'exclure.

Après avoir occupé ou assiégé ministères et administrations ces dernières semaines, des dizaines de milliers de manifestants avaient lancé lundi une opération de "paralysie" de la capitale pour intensifier leur pression sur le gouvernement.

La mobilisation semble depuis avoir diminué, même s'ils occupent toujours plusieurs carrefours stratégiques de la capitale.

Pour tenter de sortir de la crise, Yingluck a convoqué des législatives anticipées pour le 2 février, mais les manifestants ne veulent pas de ce scrutin qui a toutes les chances d'être remporté par le parti au pouvoir et que le Parti démocrate, principal parti d'opposition, boycotte.

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