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Birmanie: des morts dans des violences confessionnelles contre les Rohingyas (ONG)

Birmanie: des morts dans des violences confessionnelles contre les Rohingyas (ONG)

Plusieurs personnes ont été tuées lors d'une attaque contre la minorité musulmane apatride des Rohingyas dans l'ouest de la Birmanie secoué depuis 2012 par des violences confessionnelles meurtrières, a indiqué vendredi une ONG, les Etats-Unis exprimant leur inquiétude.

La situation dans l'Etat Rakhine reste très tendue depuis plusieurs vagues de violences entre musulmans Rohingyas et bouddhistes Rakhines, qui ont fait au moins 250 morts et déplacé quelque 140.000 personnes, principalement des Rohingyas.

Peu de détails étaient disponibles sur ce dernier épisode de violences. Selon des militants de l'association du droit des Rohingyas, au moins deux femmes et un enfant ont été tués cette semaine à l'arme blanche dans un village près de la frontière avec le Bangladesh. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd.

Un responsable de la police de la ville de Maungdaw a nié qu'il y ait des victimes civiles, indiquant toutefois que des membres des forces de l'ordre avaient été pris pour cible, avec un policier porté disparu.

Selon Chris Lewa, responsable de l'organisation The Arakan Project qui défend les Rohingyas, l'attaque sur le village de Chee Yar Tan lundi s'est produite après ces affrontements avec la police.

"Des gens ont été tués, surtout des femmes et des enfants", a-t-elle indiqué à l'AFP, tout en notant que les bilans variaient selon les sources de 10 à plusieurs dizaines de morts.

Un villageois travaillant avec l'ONG a vu les corps poignardés de deux femmes et d'un adolescent de 14 ans , a-t-elle ajouté, notant que ces attaques à l'arme semblaient disculper a priori les forces de police et accuser plutôt des Rakhines.

Un autre officier de police dans la capitale de l'Etat Rakhine, Sittwe, a indiqué que des dizaines de personnes avaient été interpellées, dont 10 étaient toujours en détention.

Le département d'Etat américain a exprimé "sa profonde inquiétude" et s'est dit "particulièrement troublé par des informations faisant état d'un usage excessif de la force par la police".

Les Etats-Unis, qui ont quasiment normalisé leurs relations avec la Birmanie, un ancien pays paria, ont "appelé le gouvernement à mener une enquête approfondie et à traduire en justice les responsables" et ont plaidé pour que la minorité des Rohyngyas dans l'Etat Rakhine accède à "la citoyenneté" birmane.

Les quelque 800.000 Rohingyas qui vivent confinés dans l'ouest de l'Etat Rakhine sont considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète.

Privés de nationalité par l'ancienne junte birmane, ils sont considérés par les autorités comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin et beaucoup de Birmans ne cachent pas une réelle hostilité à leur égard.

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