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Un an après In Aménas: sécurité maximum autour des sites pétroliers en Algérie

Un an après In Aménas: sécurité maximum autour des sites pétroliers en Algérie

L'Algérie a déployé des milliers d'hommes à ses frontières et assure une couverture aérienne permanente de ses sites d'hydrocarbures pour garantir une sécurité maximale, un an après l'attaque terroriste meurtrière à In Aménas.

Le site de Tiguentourine dans la localité d'In Aménas, à quelque 1.300 km au sud-est d'Alger, a été la cible le 16 janvier 2013 d'une prise d'otages sanglante de trois jours perpetrée par une trentaine d'islamistes des "Signataires par le sang", de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, en représailles à l'intervention française au Mali.

Malgré l'intervention des forces spéciales algériennes, le bilan officiel algérien de l'attaque s'est établi à 38 otages morts, tous étrangers sauf un Algérien, 29 assaillants tués et trois arrêtés.

Le norvégien Statoil est retourné en Algérie mais pas à Tiguentourine et le retour du britannique BP et du japonais JGC est attendu. Une tournée d'inspection était prévue ces jours-ci pour évaluer le niveau de sécurité sur le site et donner un feu vert au retour du personnel des trois groupes qui le co-gèrent avec la société publique algérienne Sonatrach.

Pour mieux assurer la sécurité du personnel étranger à Tiguentourine, une piste d'atterrissage sera construite sur le site, selon des sources diplomatiques, ce qui permettrait d'éviter le transport par bus vers les aéroports de la région. L'attaque du 16 janvier avait d'abord visé un bus d'étrangers partis pour se reposer.

Dans les milieux pétroliers, on rappelle qu'Alger refuse que la sécurité du site soit confiée à des entreprises étrangères privées, sauf si elles sont désarmées. Les militaires, avec leur base à l'intérieur de Tiguentourine, continueront à assurer cette tâche.

Le PDG de la Sonatrach Abdelhamid Zerguine rappelait en octobre que "la sécurité de tous les sites pétroliers, y compris ceux détenus en partenariat, est garantie par les autorités sécuritaires du pays".

Un rapport de Statoil publié en septembre jugeait la sécurité à Tiguentourine trop tributaire de l'armée algérienne. "Ni Statoil ni la coentreprise n'auraient pu empêcher l'attaque", estimaient les experts. "Mais il y a lieu de s'interroger sur leur dépendance à l'égard de la protection militaire algérienne".

Tous les sites de production des hydrocarbures, situés dans le Sahara, ont subi depuis janvier 2013 un renforcement drastique de protection, avec notamment la construction d'un mur autour de Tinguentourine, selon une source diplomatique occidentale.

Le quotidien privé El-Watan, citant des sources militaires, indiquait récemment que 20.000 militaires algériens étaient déployés aux frontières est et sud du pays. Quelque 1.500 autres ratissent jour et nuit la zone en plus d'une couverture aérienne continue.

"L'état-major a envoyé la majorité de ses appareils à Ouargla et Tamanrasset (sud saharien) comme bases principales d'intervention", selon un expert du forum Forces DZ, cité par El-Watan Week-end. Missions de surveillance et frappes chirurgicales sont assurées par des hélicoptères et drones Seeker II, avec tout un arsenal de reconnaissance optique et électronique.

Selon l'expert, plusieurs convois d'islamistes armés ont été détruits depuis entre Tamanrasset et Illizi (extrême sud, sud-est, près de la Libye). L'armée a aussi annoncé en octobre la découverte d'une immense cache d'armes proche de la Libye, à 200 km d'In Aménas.

Dès le renversement du régime de Mouammar Kadhafi il y a deux ans, les Algériens avaient déjà renforcé la sécurité aux frontières est et sud du pays, dont 97% des revenus sont issus des hydrocarbures.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a précisé en novembre que les frontières avec le Mali, le Niger, la Mauritanie et la Libye resteraient fermées. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et d'autres extrémistes restent opérationnels dans le nord du Mali, malgré l'intervention militaire française, et débordent sur les pays voisins.

Il est maintenant établi que les assaillants de Tiguentourine venaient du Mali, mais avaient contourné la frontière jusqu'à pénétrer en Algérie par la Libye.

Actuellement, le fonctionnement du site gazier de Tiguentourine, qui générait avant l'attaque un revenu journalier de 14 millions de dollars avant de ralentir sa production, reste assuré par Sonatrach.

Deux unités de l'usine fonctionnent normalement depuis plusieurs mois. Mais la troisième, où les islamistes retranchés s'étaient fait exploser avec sept otages le 19 janvier, reste fermée.

Alger voudrait sa réparation mais de source diplomatique occidentale, on indique qu'"il sera plus facile d'en construire une nouvelle".

Le dénouement tragique de l'attaque reste l'objet d'enquêtes tant en Algérie qu'à l'étranger, en France et en Grande-Bretagne notamment.

bmk/sw

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