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Retour à la normale budgétaire imminent aux Etats-Unis

Retour à la normale budgétaire imminent aux Etats-Unis

Les Etats-Unis étaient sur le point mercredi de mettre un terme à trois années d'instabilité budgétaire après l'adoption dans un quasi-consensus de la loi de finances 2014 par la Chambre des représentants, un vote que le Sénat doit encore confirmer.

La mesure finance le gouvernement fédéral jusqu'au 30 septembre et écarte jusque là le risque d'une nouvelle fermeture des administrations. Le Sénat doit approuver définitivement le texte samedi au plus tard, mais le calendrier exact n'a pas été annoncé.

Washington était paralysée depuis janvier 2011 par la cohabitation parlementaire entre les démocrates, majoritaires au Sénat, et les républicains, qui ont conquis la majorité à la Chambre aux élections de novembre 2010 grâce à un programme de réduction historique des dépenses fédérales. Au coeur de cette majorité républicaine: des dizaines d'ultraconservateurs du Tea Party hostiles à l'ombre d'un compromis.

Les crises se sont dès lors enchaînées, notamment lors des négociations sur le mur budgétaire, conclues in extremis dans la nuit de la Saint Sylvestre 2012.

En octobre, le même dialogue de sourds a conduit à la première fermeture partielle des administrations fédérales depuis 1996, car le Congrès avait échoué à voter une loi de financement du gouvernement avant le début de l'exercice budgétaire 2014, le 1er octobre.

A l'issue de cette ultime crise, républicains et démocrates avaient solennellement promis un retour à la normale.

Ils ont tenu leur promesse, marquant un revers pour le Tea Party, qui entendaient poursuivre une politique d'austérité plus stricte.

Conformément au compromis, le Congrès a adopté à l'heure un budget en décembre, transcrit cette semaine en loi de finances, qui définit ligne par ligne les dépenses autorisées pour chaque agence fédérale.

"C'était très difficile, mais on l'a fait", a salué la représentante démocrate Barbara Lee.

La loi de finances concerne les dépenses courantes, qui représentent environ le tiers des dépenses totales de l'Etat fédéral. Cette loi signe une relative victoire, sur le fond, pour les républicains, puisqu'il marque la quatrième année consécutive de baisse (hors dépenses dites "obligatoires": santé, retraite, certains programmes sociaux).

"Bien que je continue à me battre pour un Etat (fédéral) réduit et plus efficace, je suis fier des progrès réalisés dans cette loi pour promouvoir les priorités conservatrices et mettre notre pays sur le droit chemin budgétaire", s'est félicité le représentant républicain Jeff Sessions.

Mais l'accord annule une partie des coupes automatiques qui devaient initialement raboter le budget fédéral, mettant fin à deux années d'austérité. Le Pentagone, qui devait subir de profondes coupes, échappe au couperet.

Au total, le déficit (4,1% du PIB en 2013) continuera à fondre au cours des dix prochaines années. Selon la dernière estimation disponible du Bureau du budget du Congrès (CBO), il doit tomber à 2,3% du PIB en 2016.

Les élus de la Chambre ont adopté la loi de finances par 359 voix contre 67, la quasi-totalité des démocrates approuvant le texte, et environ un quart des républicains votant contre.

La loi de finances détaille 1.012 milliards de dollars de dépenses courantes en 2014, dont 520 pour le Pentagone. A cela s'ajoutent environ 92 milliards pour les opérations militaires extérieures (guerre en Afghanistan) et 6,5 milliards pour les crédits exceptionnels liés aux catastrophes naturelles, pour un total d'environ 1.111 milliards.

Le texte autorise également le président Barack Obama à redémarrer l'aide américaine à l'Egypte, suspendue partiellement en octobre, et conditionne le versement de l'aide à l'Afghanistan à la signature par Kaboul de l'accord de sécurité entre les deux pays.

Cet accord ne règle toutefois pas la question distincte du plafond de la dette, qui doit être relevé d'ici début mars pour éviter un défaut de paiement américain, et qui représentera l'ultime mise à l'épreuve du nouvel esprit de coopération loué par les deux partis.

ico/gde

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