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Égypte : deuxième jour de vote sur la nouvelle constitution

Égypte : deuxième jour de vote sur la nouvelle constitution

Des milliers d'Égyptiens ont attendu leur tour, mercredi, pour se prononcer sur le projet de nouvelle constitution, au deuxième et dernier jour du référendum national qui devrait ouvrir la voie à l'élection d'un nouveau gouvernement.

Le référendum est considéré comme un tournant dans le plan de transition élaboré par le gouvernement soutenu par les militaires, après le coup d'État ayant mené à la destitution du président islamiste Mohammed Morsi en juillet.

Le nouveau texte devrait obtenir une forte approbation, après une intense campagne d'appui dans les médias, largement favorables à l'armée. Presque tous les électeurs interrogés par l'Associated Press ont déclaré qu'ils avaient voté « oui ».

Ceux qui ont fait campagne contre le projet de nouvelle loi fondamentale ont été arrêtés et font maintenant face à des accusations criminelles. Des observateurs soupçonnés d'être liés aux Frères musulmans n'ont pas obtenu la permission de surveiller le vote, tandis que les juges qui supervisent le référendum ont été soigneusement choisis pour exclure tous ceux qui pourraient être liés au groupe islamiste.

Plusieurs heures après la réouverture des bureaux de vote, mercredi à 9 h, le taux de participation semblait plus faible que la veille, mais l'humeur était généralement positive.

Ambiance bon enfant

Dans le quartier chic d'Héliopolis, dans l'est du Caire, des chansons patriotiques sur les militaires étaient diffusées dans des haut-parleurs installés sur des camions. Un petit groupe de femmes ululaient en signe d'appui devant un bureau de vote du quartier Mohandessin. Plusieurs électeurs présents sur les lieux ont affirmé que Mohammed Morsi et les Frères musulmans appartenaient à une époque révolue.

« Cette constitution est un clou dans le cercueil des Frères musulmans », a déclaré Badiea Mansour, une ancienne employée du secteur du tourisme âgée de 65 ans.

Les journaux du pays, dont la plupart sont pro-militaires, ont affirmé que la « forte » participation de mardi représentait une défaite pour M. Morsi et ses partisans.

« L'éléphant a écrasé la fourmi », proclamait le quotidien El-Watan. « Des millions (d'électeurs) défient la terreur (des Frères musulmans) en faisant la file pour le référendum. »

Incidents

Dans une apparente tentative de perturber le vote, un groupe de manifestants pro-Morsi a bloqué les voies du métro à la station Helwan, dans le sud du Caire, forçant la suspension du service, selon un responsable de la sécurité. La police est intervenue pour faire cesser la manifestation, a précisé le responsable sous le couvert de l'anonymat.

Plusieurs incidents ont assombri la première journée du vote, mardi. Des dizaines de manifestants ont attaqué les forces de sécurité en lançant des pierres et des cocktails Molotov dans plusieurs villages près des pyramides de Gizeh et dans des villes du sud connues pour être des bastions des islamistes. Onze personnes ont perdu la vie dans ces incidents, a indiqué le ministère de la Santé.

Des mesures de sécurité de grande envergure ont été déployées à travers le pays pour empêcher les partisans de l'ex-président islamiste de perturber le vote, et par crainte d'éventuelles attaques menées par des extrémistes. Plus de 200 000 policiers et quelque 160 000 soldats ont été mobilisés, tandis que des hélicoptères militaires survolaient Le Caire et les autres grandes villes du pays.

La nouvelle constitution, élaborée par une commission de tendance libérale nommée par le gouvernement militaire, interdirait les partis politiques fondés sur la religion, limiterait le rôle de la loi islamique dans la législation, donnerait des droits égaux aux femmes et protégerait le statut de la minorité chrétienne. Elle donnerait aussi à l'armée un statut spécial en lui permettant de sélectionner ses propres candidats pour le poste de ministre de la Défense pour les huit prochaines années.

Le texte est en fait une version lourdement amendée de la Constitution élaborée par les alliés islamistes de M. Morsi et ratifiée en décembre 2012 après un référendum gagné à 64 %, mais avec un taux de participation d'à peine plus de 30 %.

Le référendum pourrait ouvrir la voie à la candidature présidentielle du plus haut responsable militaire du pays, le général Abdelfattah Al-Sissi, qui a renversé Mohammed Morsi. Le général n'a pas encore dit s'il comptait se présenter à la présidence, mais sa candidature semble de plus en plus probable.

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