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Croissance économique ralentie de l'Allemagne en 2013, sauvée par sa consommation

Croissance économique ralentie de l'Allemagne en 2013, sauvée par sa consommation

La croissance économique de l'Allemagne a enregistré sa plus faible progression depuis quatre ans, victime d'un début d'année difficile et d'un dernier trimestre poussif, seule la consommation privée semblant l'avoir sauvée.

Le Produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne a gagné l'an dernier 0,4%, après +0,7% en 2012 et plus de 3% en 2011.

"Après une phase de faiblesse l'hiver dernier, l'économie allemande a renoué avec une croissance modérée dans le courant de l'année", a expliqué Roderich Egeler, président de l'Office fédéral des statistiques Destatis, lors d'une conférence de presse mercredi à Berlin.

L'économie allemande a en effet souffert d'un hiver 2012/2013 long et très froid, paralysant certains secteurs, ce qui s'était traduit par une croissance nulle au premier trimestre, avant un redémarrage au printemps (+0,7% au deuxième trimestre). Elle est néanmoins restée freinée par une économie européenne toujours convalescente, comme le montre la petite hausse de 0,3% du PIB au troisième trimestre.

La fin de l'année s'est inscrite dans la même tendance, puisque d'après Destatis, le PIB a progressé "d'environ" 0,25% au quatrième trimestre.

Les chiffres définitifs de la croissance pour le dernier trimestre et pour 2013 seront publiés le 14 février.

D'ores et déjà, la croissance allemande s'inscrit comme la plus faible depuis 2009, année où sous l'effet de la crise économique, la première économie européenne avait fondu de 5,1%.

La croissance de 2013 se situe aussi bien en dessous de la moyenne des dix dernières années (2002-2012), de 1,2%.

Toutefois, le président de Destatis n'a pas manqué de souligner que l'Allemagne s'en sortait bien par rapport au reste de l'Europe, qui devrait voir son activité stagner en 2013, tandis que celle de la seule zone euro devrait reculer de 0,4%.

"L'Allemagne a pu en grande partie surmonter les remous de la récession quand l'activité économique dans certains pays de la zone euro s'affaiblissait encore", a pour sa part réagi le nouveau ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel.

Comme le laissaient présager les trimestres précédents, la puissance de l'Allemagne à l'export a laissé la place de pilier de l'économie à la demande intérieure.

La consommation privée a augmenté de 0,9%, après +0,8% en 2012, alors que les exportations ont progressé de seulement 0,6%, contre 3,2% l'année précédente, moins rapidement que les importations (+1,3%).

"La contribution de la consommation a été décisive pour la croissance" en 2013, a déclaré à l'AFP Roderich Egeler, en parlant comme du "moteur" de l'économie, notamment grâce à un marché du travail "très robuste".

C'est la première fois depuis 2009 et le début de la crise que le commerce extérieur de l'Allemagne ne contribue pas à la croissance du pays.

Les investissements aussi ont été faibles, en recul de 2,2%.

Pour Andreas Rees, analyste d'UniCredit, "les chiffres nous rappellent bien quelle a été la +vraie+ force de l'Allemagne l'an dernier. Alors que certaines personnes à l'étranger pensent encore que l'économie allemande est tirée exclusivement par les exportations et se plaignent des excédents commerciaux, c'est exactement l'inverse qui s'est avéré".

Les excédents allemands ont été vivement critiqués en fin d'année dernière, par les États-Unis notamment qui attendent que l'Allemagne consomme plus pour soutenir la croissance de ses partenaires. Bruxelles a même ouvert une enquête à ce sujet.

D'après Johannes Gareis, économiste de Natixis, la consommation privée restera le moteur du pays en 2014, à la faveur "d'un marché du travail solide, de taux d'intérêt bas et d'une hausse des salaires", alors que les exportations continueront d'avoir "un rôle mineur".

Les prévisions actuelles tablent sur une nette reprise en 2014, le gouvernement anticipant une croissance de 1,7% et le Fonds monétaire international (FMI) de 1,4%.

"Tous les indicateurs montrent que les consommateurs et les entreprises ont confiance en une large reprise. Mon but est de renforcer encore ce développement positif (...)", notamment par une "plus grande stimulation de l'investissement", a promis Sigmar Gabriel, cité dans un communiqué.

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