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Suspension temporaire de la destitution controversée du maire de Bogota

Suspension temporaire de la destitution controversée du maire de Bogota

La destitution controversée du maire de Bogota, Gustavo Petro, a été suspendue temporairement mardi, un répit pour cette figure de la gauche en Colombie, après que le gouvernement eut averti que sa sanction serait appliquée sauf en cas de contre-ordre judiciaire.

Le tribunal administratif de Cundinamarca, dont dépend la capitale, a "pris la décision d'ordonner la suspension provisoire" de sa destitution, qui lui avait été infligée par la "procuradoria", un organisme public de contrôle des fonctionnaires.

Cette décision intervient au lendemain de la confirmation par la "procuradoria" d'une mesure de destitution et d'inéligibilité pendant 15 ans à l'encontre de M. Petro pour une passation de marché jugée illégale dans le domaine du ramassage des ordures.

Alors que la sanction doit en dernier lieu être exécutée par le président Juan Manuel Santos, le tribunal administratif, qui avait été saisi par le maire, a ainsi demandé au chef de l'Etat "de s'abstenir de le faire", avant qu'il n'ait jugé l'affaire sur le fond.

"C'est une mesure à caractère temporaire, transitoire, disons de précaution, afin d'éviter des dommages imminents", a précisé à la presse l'un de ses magistrats, Jose Maria Armenta.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Justice, Alfonso Gomez, avait prévenu que le président Santos ne pouvait qu'appliquer la sanction, sauf en cas de décision judiciaire l'en empêchant.

"Il est clair pour le gouvernement qu'il doit respecter la décision de la +procuradoria+, à moins qu'il existe un ordre contraire", avait-il souligné.

La destitution de M. Petro avait provoqué une vive polémique et suscité plusieurs manifestations, le maire dénonçant un complot contre la gauche et contre le processus de paix en cours avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui a été promu par l'actuel président.

Le maire de Bogota s'est aussitôt félicité de la suspension temporaire de sa sanction, y voyant "la preuve qu'on peut arrêter la tyrannie et l'arbitraire, quand la justice et la foule agissent de concert et qu'on peut vraiment construire une Colombie démocratique".

Ancien membre de la guérilla urbaine du M-19 (Mouvement du 19 avril), dissoute en 1990, cet économiste de 53 ans, qui avait appelé lundi à une "mobilisation permanente", avait été investi en janvier 2012 pour un mandat de quatre ans à la tête de cette ville de sept millions d'habitants.

Des recours avaient été introduits par l'équipe municipale à la fois devant la "procuradoria" et le tribunal administratif. La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a également été saisie à Washington.

Parallèlement, un référendum posant la question du maintien du maire a été convoqué pour le 2 mars, à l'initiative d'opposants, qui ont réuni suffisamment de signatures pour obtenir l'organisation d'un tel scrutin.

lda/pz/bir

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