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La France n'a pas "à rougir" de sa politique envers les Roms (Hollande)

La France n'a pas "à rougir" de sa politique envers les Roms (Hollande)

Le président François Hollande a affirmé mardi que le gouvernement n'avait "pas à rougir" de sa politique à l'égard des Roms, alors que le jour même un rapport a montré que les expulsions avaient atteint un niveau record en 2013.

La France a expulsé en 2013 près de 20.000 Roms de leurs camps, deux fois plus qu'en 2012, selon un rapport présenté par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'European Roma Rights Center (ERRC).

"Si vous me posez la question: est-ce que nous avons à rougir de ce que nous avons fait? Non", a déclaré M. Hollande lors de sa conférence de presse semestrielle, en faisant valoir que tout avait été fait dans le "respect du droit" et en récusant une "politique du chiffre".

"C'est une question très difficile parce qu'il y a effectivement, une population d'origine roumaine, Rom, qui vient en France, s'y installe, repart, et qui cherche là un abri", a noté le président. Mais, a-t-il souligné, "il n'y a pas d'autres règles que l'application de la loi, donc faisons en sorte de mettre en oeuvre la loi".

"J'ai toujours veillé à faire respecter les deux principes: principe d'accueil, mais en même temps dans le respect des droits", a martelé M. Hollande, ajoutant qu'il fallait "traiter ce sujet au niveau européen", et que tous les pays devaient "coopérer".

Selon le rapport, en 2013 les autorités ont démantelé 165 campements sur les 400 recensés en France, expulsant 19.380 personnes de leurs lieux de vie contre 9.404 en 2012 (97 camps) et 8.455 en 2011.

De plus, il y a eu 22 évacuations suite à un incendie, affectant 2.157 personnes.

Moins de 17.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques officielles.

Le nombre d'expulsions est supérieur car certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises.

"Ces évacuations forcées sont l'expression d'une politique de rejet" des Roms, qui a "empiré" sous la gauche, déplorent les auteurs du rapport. "Les autorités ne souhaitent qu'une seule chose: leur retour dans leur pays d'origine."

Mais, soulignent-ils, cette politique est "injustifiable, coûteuse et inutile" puisqu'elle ne peut empêcher que les Roms retournent en France.

Parfois, les familles se réinstallent même sur un site démantelé, a souligné à l'AFP l'un des auteurs de l'étude, Philippe Goossens, citant l'exemple d'un camp près de la Porte de la Chapelle (banlieue nord de Paris).

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a toujours défendu les démantèlements de campements roms, au motif que, selon lui, "les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie."

En septembre, il avait également mis en doute la volonté des Roms de s'intégrer, ce qui avait provoqué une crise au sein du gouvernement.

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