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IHH, une ONG islamique controversée proche du gouvernement turc

IHH, une ONG islamique controversée proche du gouvernement turc

L'ONG turque IHH, visée mardi par un raid policier anti al-Qaïda, est une organisation islamique proche du gouvernement turc qui s'est rendue célèbre en affrétant en 2010 une flottille pour Gaza interceptée par une opération militaire israélienne ayant fait 9 morts.

L'IHH ("Insani yardim vakfi" ou "fondation d'aide humanitaire") a été fondée en 1995 par un groupe de militants proches de la mouvance islamiste turque représentée par Necmettin Erbakan, qui a dirigé pendant quelques mois en 1997 le premier gouvernement islamiste turc de l'histoire avant d'être contraint à la démission à la suite d'une intervention de l'armée.

L'ONG a fait ses premières armes humanitaires en venant à l'aide des populations musulmanes de Bosnie victimes de la guerre contre la Serbie.

Depuis, elle est venue en aide à "toutes les personnes en détresse, victimes de guerre ou de catastrophes naturelles, blessées, handicapées, sans-abri ou victimes de la famine", proclame son site internet, en leur "fournissant de l'aide ou en prenant les mesures nécessaires pour empêcher toute violation de leurs libertés et droits fondamentaux".

Très proche du Hamas palestinien, IHH multiplie les opérations à destination de la population de la bande de Gaza et fait la "une" de l'actualité en 2010 en organisant un convoi maritime pour forcer le blocus imposé par Israël.

L'opération tourne au drame lorsque des commandos israéliens prennent d'assaut le navire amiral de la flottille, le "Mavi Marmara", causant la mort de passagers turcs. L'affaire provoque de vives tensions diplomatiques entre Ankara et Tel-Aviv, qui considère IHH comme une organisation "terroriste".

La justice turque a ouvert en 2012 un procès contre quatre anciens responsables de l'armée israélienne, jugés par contumace. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a depuis présenté des excuses officielles à la Turquie, mais les négociations entre les deux pays pour indemniser les victimes achoppent toujours sur le montant de ces dédommagements.

Outre cette affaire, IHH s'est manifestée dans d'autres causes, comme la défense de l'ex-président islamiste égyptien, Mohamed Morsi, très proche du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, renversé en 2013 par l'armée de son pays.

Ces derniers mois, elle a également organisé de nombreux convois humanitaires, très médiatisés, à destination des populations syriennes victimes de la guerre civile entre le régime du président Bachar al-Assad et la rébellion, elle aussi soutenue par le régime islamo-conservateur d'Ankara.

IHH a été accusée à cette occasion de fournir plus que de l'aide alimentaire à certains rebelles, après l'interception le 1er janvier d'un camion à destination de la Syrie, dans lequel des gendarmes ont découvert des armes, selon la presse turque. L'ONG a démenti.

Depuis ce mardi, elle est soupçonnée par la police turque d'abriter en son sein des militants proches d'Al-Qaïda. Une "campagne de diffamation", selon son secrétaire général Yasar Kutluay, directement liée au scandale de corruption qui éclabousse M. Erdogan.

pa/sym

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