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En pleine tempête pour la couronne d'Espagne, l'étoile montante du prince Felipe

En pleine tempête pour la couronne d'Espagne, l'étoile montante du prince Felipe

Dans la tempête qui ébranle la famille royale d'Espagne, affaiblie par les scandales, offrant l'image d'un souverain chancelant, appuyé sur des béquilles, se dresse la haute silhouette du prince Felipe, l'espoir de la monarchie.

Grand et imposant, mais réputé chaleureux et accessible, l'héritier de la couronne, à 45 ans, s'est attiré l'affection des Espagnols à mesure qu'ils se détournaient de son père, le roi Juan Carlos, qui vient d'avoir 76 ans.

Sportif au regard bleu, ancien membre de l'équipe olympique de voile, il a jusqu'à présent échappé au scandale de corruption qui frappe sa soeur, l'infante Cristina, et son beau-frère, faisant de lui l'espoir d'une famille à la popularité en berne.

"Il est considéré comme quelqu'un de très bien préparé et qui donne, lors de ses apparitions publiques, une image de professionnalisme, qui n'est impliqué dans aucun conflit et ne suscite aucune controverse", remarque Jose Miguel de Elias, le directeur de l'institut de sondage Sigma Dos.

La dernière enquête de cette agence a montré que le nombre de personnes ayant une opinion haute ou très haute du prince a augmenté en 2013 de quatre points, à 66 pour cent.

Pourtant, le soutien général à la monarchie a chuté à 49,9 pour cent, selon ce sondage publié début janvier par le journal El Mundo. Le nombre de personnes ayant une opinion favorable de Juan Carlos est lui tombé de neuf points, à 41 pour cent.

Le roi s'était attiré le respect des Espagnols en aidant le pays à s'installer dans la démocratie après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975, mais sa popularité n'a pas résisté à plusieurs scandales.

D'abord l'affaire de corruption centrée sur son gendre, Iñaki Urdangarin, l'époux de Cristina, l'une des deux soeurs aînées de Felipe. Puis la luxueuse partie de chasse à l'éléphant du printemps 2012 au Botswana, qui serait restée secrète si le roi n'avait pas été rapatrié d'urgence après une chute et avait choqué les Espagnols plongés dans la crise.

Le tout se cumulant aux multiples ennuis de santé de Juan Carlos, apparu amaigri, chancelant sur ses béquilles, lors d'une cérémonie militaire le 6 janvier, pour nourrir les interrogations sur l'avenir de son règne.

Mais rien de tout cela ne semble atteindre Felipe.

"Clairement, les gens associent la monarchie espagnole au roi Juan Carlos", analyse José Miguel de Elias. "La responsabilité finale dans la manière dont la monarchie réagit à l'affaire Urdangarin revient au roi, pas au prince, qui n'est donc pas atteint".

Depuis que le scandale a éclaté, Felipe évite d'être vu en public avec sa soeur, inculpée pour fraude fiscale et blanchiment d'argent.

Occupant une place croissante lors des cérémonies officielles, il avait impressionné son auditoire, en septembre, en défendant, dans un anglais parfait, la candidature de Madrid aux jeux Olympiques de 2020.

"Le prince, en comparaison avec d'autres leaders politiques, est le seul capable de faire l'unanimité", analyse Fermin J. Urbiola, un journaliste auteur de plusieurs ouvrages sur le roi.

Puis le 12 octobre, c'est lui qui pour la première fois a présidé les célébrations de la fête nationale.

Plus de la moitié des Espagnols, 56 pour cent, selon le sondage Sigma Dos, pensent que le prince héritier serait à même de rétablir le prestige de la monarchie s'il montait sur le trône.

Faisant le régal des magazines people, Felipe et son épouse Letizia donnent l'image d'une famille au train de vie relativement simple, avec leurs deux petites filles, Leonor et Sofia.

Plus discret que son père, connu pour son air jovial et son amour de la chasse, Felipe a aussi la réputation d'aimer discuter avec ceux qu'il rencontre.

"Il fait bonne impression parce qu'il est très grand, il s'habille élégamment et il est très poli, mais aussi, il est chaleureux, il vous met à l'aise", souligne Carlos Moreno Saiz, un fonctionnaire de 39 ans qui a récemment rencontré le prince lors d'une réception au Palais de la Zarzuela. "Je pense qu'il a les qualités humaines pour être roi".

ds/sg/mf

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