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Chine: remords de la fille d'un général après la Révolution culturelle

Chine: remords de la fille d'un général après la Révolution culturelle

La fille d'un dirigeant historique du Parti communiste est devenue la dernière personne en Chine à effectuer un retour contrit sur la période douloureuse de la Révolution culturelle, en s'excusant pour ses actes alors qu'elle était Garde rouge.

Aujourd'hui âgée de 64 ans, Song Binbin était en 1966 l'une des leaders de l'unité de Gardes rouges fondée dans le lycée où elle était adolescente.

Le vice-directeur de l'établissement, Bian Zhongyun, avait été tabassé à mort, à l'instar de millions de victimes tuées dans le contexte de chaos de la Révolution culturelle (1966-1976).

Sans préciser son rôle exact, Song Binbin a déclaré dimanche, dans une confession publique rapportée lundi par la presse, avoir vécu depuis "tenaillée par le remords".

"Je vous en prie, laissez-moi exprimer mon chagrin éternel et adresser mes excuses au principal Bian", a-t-elle lancé sur les lieux de son ancienne école, selon des propos reproduits par le quotidien les Nouvelles de Pékin.

"Je ne suis pas parvenue à protéger les responsables de l'école, et cela a représenté, durant toute ma vie, une source de peine et de remords", a ajouté Mme Song, dont le père décédé en 2005, Song Renqiong, fut un général membre des "huit immortels" du Parti, en référence aux huit génies de la mythologie taoïste.

Les "huit immortels" du PC chinois --dont fit aussi partie Bo Yibo, le père du dirigeant déchu Bo Xilai-- ont tiré leur légitimité d'avoir participé à la Longue Marche de Mao, avant d'être victimes des purges puis de jouer un rôle important dans le démarrage des réformes économiques au début des années 1980.

Ces derniers mois plusieurs confessions publiques ont rouvert les plaies de la Révolution culturelle, en brisant le relatif silence qui entoure en Chine les atrocités de cette décennie de chaos.

Lancée par Mao Tsé-toung, alors contesté à la tête du régime, la "grande Révolution culturelle prolétarienne" a permis au Grand Timonier d'éliminer toute forme d'opposition, d'intensifier le culte autour de sa personne et de conforter son pouvoir personnel.

Véritable guerre civile, cette période a été marquée par une mobilisation de la jeunesse au sein d'unités de Gardes rouges censées réprimer les tendances à l'embourgeoisement, la "rééducation" des intellectuels déportés dans les campagnes et une anarchie débouchant sur des violences à grande échelle et un recul économique du pays.

fms-seb/abk

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