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Ariel Sharon inhumé dans sa propriété du sud d'Israël

Ariel Sharon inhumé dans sa propriété du sud d'Israël

L'ancien premier ministre israélien Ariel Sharon a été inhumé lundi à la « Ferme des Sycomores », la propriété familiale dans le sud d'Israël, en présence de nombreux dignitaires étrangers.

Des orateurs ont à cette occasion célébré celui qui était considéré comme un héros dans son pays, mais en qui beaucoup, dans le monde arabe, voient un criminel de guerre.

Ariel Sharon est décédé samedi à l'âge de 85 ans après avoir passé huit ans dans le coma.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que des dignitaires de 21 pays, essentiellement d'Europe, étaient présents aux cérémonies, et il n'a pas cité de délégations venues du Proche-Orient, d'Afrique ou d'Amérique latine. La France était représentée par la ministre déléguée chargée des

Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret.

Le vice-président américain, Joe Biden, et l'ancien premier ministre britannique Tony Blair ont déposé des gerbes sur la tombe d'Ariel Sharon, à 10 km de la frontière avec la bande de Gaza. L'armée israélienne était en état d'alerte pour parer à des tirs de roquettes venant du territoire palestinien.

Deux projectiles ont été tirés en direction du sud d'Israël peu après la fin des obsèques, sans causer de dégâts ni faire de blessés, a déclaré l'armée.

Une première cérémonie de funérailles avait eu lieu dans la matinée à Jérusalem, dans le bâtiment de la Knesset (Parlement).

« Nous accompagnons aujourd'hui vers sa dernière demeure un soldat, un soldat exceptionnel, un commandant qui savait comment remporter la victoire », avait alors déclaré le président israélien, Shimon Peres, devant le cercueil d'Ariel Sharon, drapé aux couleurs d'Israël, le bleu et le blanc.

La mort de l'ancien premier ministre a rouvert le débat sur son héritage, entre ceux qui voient en lui l'homme qui a ordonné le retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, en 2005, et ceux qui rappellent qu'il est l'un des responsables du massacre dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth, en 1982.

Nétanyahou insiste sur la sécurité

« La sécurité de son peuple est la mission indéfectible que s'est toujours fixée Arik, un engagement inébranlable envers l'avenir des Juifs, que ce soit dans 30 ans ou 300 ans », a déclaré Joe Biden en utilisant le surnom d'Ariel Sharon.

Le vice-président américain n'a pas fait allusion aux événements qui ont fait d'Ariel Sharon une figure honnie dans le monde arabe, comme l'invasion du Liban en 1982, qu'il avait conçue en tant que ministre de la Défense.

Joe Biden a simplement fait référence à ses « erreurs », estimant que « l'Histoire retiendra qu'il vivait aussi dans une époque complexe, dans une région très complexe ».

Dans son éloge funèbre, Tony Blair a relevé que Sharon, surnommé dans son pays « le bulldozer » avait laissé « des débris considérables dans son sillage ».

L'actuel premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rappelé qu'il n'avait pas toujours été sur la même ligne politique qu'Ariel Sharon, notamment lorsqu'il s'était opposé au retrait unilatéral de Gaza, et a lui aussi insisté sur l'importance de la sécurité pour l'État juif.

« Arik avait compris que nous devons être fermes sur tout ce qui touche à notre existence et notre sécurité [...] Israël continuera à lutter contre le terrorisme. Israël continuera à faire son possible pour parvenir à la paix tout en préservant sa sécurité », a dit Benyamin Nétanyahou.

« Israël utilisera tous les moyens possibles pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire », a-t-il ajouté après l'annonce de l'application à partir du 20 janvier de l'accord transitoire conclu le 24 novembre entre Téhéran et les grandes puissances.

« Il nous a quittés trop tôt »

Ni Benyamin Nétanyahou ni Shimon Peres n'ont fait allusion à l'invasion du Liban en 1982, pas plus qu'au retrait israélien de la bande de Gaza (en 2005), qui avait montré qu'Israël pouvait revenir sur l'occupation de territoires palestiniens. En revanche, Joe Biden et Tony Blair ont salué le désengagement de la bande de Gaza.

L'un des amis d'Ariel Sharon, Zeev Hever, qui dirige une association de colons juifs, n'a pas caché pour sa part la peine alors ressentie par certains Israéliens.

« La distance que, dans les deux dernières années de ton mandat, tu as prise par rapport à la voie que nous avions suivie ensemble, a été particulièrement difficile et pénible », a dit Zeev Hever lors de son éloge funèbre.

Deux ans après le retrait israélien de Gaza, le Hamas, qui appelle à la destruction de l'État d'Israël, avait pris le contrôle de l'enclave côtière.

Lors d'un rassemblement lundi à Gaza en souvenir de l'intervention militaire israélienne de la fin 2008 et du début 2009, le ministre de l'Intérieur du Hamas, Fathi Hamad, a déclaré que le « maudit » Ariel Sharon était « notre pire ennemi ».

L'avenir de la bande de Gaza est l'un des points d'accroc aux négociations de paix en cours entre Israël et le président palestinien Mahmoud Abbas, dont les partisans, rivaux du Hamas, sont basés en Cisjordanie.

Lors de sa brève visite en Israël, Joe Biden comptait évoquer avec Benyamin Nétanyahou et Shimon Peres les efforts diplomatiques en cours, jusque-là infructueux, ont déclaré des responsables américains.

« Il nous a quittés trop tôt. Mais la recherche de la paix continue », a dit le vice-président, laissant entendre que si Ariel Sharon était resté en bonne santé, il aurait peut-être été à même de trouver une solution au conflit proche-oriental.

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