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"La trahison a des conséquences", dit le président rwandais à propos son ex-chef espion assassiné

"La trahison a des conséquences", dit le président rwandais à propos son ex-chef espion assassiné

Le président rwandais Paul Kagame a déclaré dimanche que "la trahison a des conséquences", en se référant apparemment à son ancien chef du renseignement retrouvé assassiné en Afrique du Sud.

Le cadavre de Patrick Karegeya, un féroce opposant à M. Kagame, avait été retrouvé le 1er janvier, apparemment étranglé, dans un luxueux hôtel de Johannesburg, où il vivait depuis plusieurs années.

La police a ouvert une enquête pour meurtre. Les partisans du défunt ont immédiatement pointé du doigt le régime rwandais.

"Face à quelqu'un n'ayant pas honte de détruire ce que nous avons mis du temps à construire, pour ma part je ne ressens aucun complexe à protéger ce que nous avons construit", a déclaré M. Kagame lors d'un petit-déjeuner de prières à Kigali.

"La trahison a des conséquences", a-t-il prévenu les partisans de M. Karegeya et d'autres dissidents aujourd'hui en exil.

"Quiconque trahit notre cause ou souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Ce qui reste à voir, c'est comment il deviendra une victime", a encore menacé le président.

M. Karegeya était l'ancien chef des services de renseignements extérieurs et un ex-allié proche de M. Kagame.

En 2004, il avait été rétrogradé puis arrêté et condamné à 18 mois de prison pour désertion et insubordination. Il avait purgé sa peine, puis quitté le pays en 2007.

Les propos de M. Kagame s'inscrivent dans la même ligne que ceux tenus samedi par son ministre de la Défense James Kabarebe.

"Ignorez ceux qui font du boucan en disant que quelqu'un a été étranglé", avait lancé le ministre à un meeting de réconciliation entre Rwandais.

"Si vous choisissez d'être un chien, vous mourrez comme un chien et les éboueurs viendront ramasser les déchets et les jeter là où ils sont censés être afin que leur odeur ne gêne personne. Ceux qui sont tombés, c'est parce qu'ils ont choisi ce chemin-là", avait ajouté M. Kabarebe, cité par un média local.

Le ministre a confirmé à l'AFP ses propos, ajoutant: "Lorsque quelqu'un comme lui meurt (...) nous ne sommes pas vraiment embêtés".

MM. Kagame et Kabarebe accusent M. Karegeya et ses partisans d'être derrière une série d'attaques à la grenade sanglantes survenues ces dernières années au Rwanda.

Avec trois autres dissidents, l'ex-chef espion, qui a toujours nié, avait été condamné par contumace à 20 ans de prison en 2011.

str-hv/mba/de

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