Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Yémen: l'armée déployée dans le nord après un cessez-le-feu

Yémen: l'armée déployée dans le nord après un cessez-le-feu

L'armée yéménite a commencé à se déployer samedi dans la province de Saada, dans le nord du pays, après un accord de cessez-le-feu entre sunnites salafistes et rebelles chiites zaïdites, a annoncé à l'AFP un responsable des services de sécurité.

L'accord, négocié par une commission présidentielle et intervenu tard vendredi soir, instaure une trêve après quatre mois de combats entre rebelles chiites (appelés également houthis) et salafistes autour de Dammaj, une enclave sunnite au coeur de ce fief zaïdite.

Les affrontements, déclenchés fin octobre à la suite d'une attaque contre une mosquée de Dammaj, se sont étendus à d'autres zones, des tribus sunnites se joignant aux salafistes contre les rebelles chiites, accusés de bénéficier du soutien de l'Iran.

"Les forces armées ont commencé à se déployer dans des zones autour de Dammaj", a expliqué à l'AFP le responsable de la sécurité basé dans la région, précisant que certains hommes armés n'avaient cependant pas encore quitté leurs positions.

Le cessez-le-feu prévoit que les combattants se retirent des zones entourant Dammaj pour laisser la place à des soldats chargés de faire respecter la trêve, selon Yahya Abou Isba, chef de la commission présidentielle.

"Cet accord met fin au conflit (...) et évite une guerre confessionnelle qui menaçait le Yémen", a-t-il assuré à la télévision d'Etat.

Les rebelles zaïdites s'étaient soulevés en 2004 contre le pouvoir de l'ex-président Ali Abdallah Saleh pour dénoncer une marginalisation politique, sociale et religieuse.

Ils accusent en outre les salafistes d'avoir transformé le centre de Dammaj en caserne abritant des milliers d'étrangers armés, en référence essentiellement à une école coranique de la ville, Dar al-Hadith, qui forme des prédicateurs sunnites.

Samedi, un avion était attendu dans cette ville de près de 15.000 habitants pour évacuer "les étudiants étrangers" et le chef des salafistes à Dammaj, Yahya al-Houjouri, selon le responsable de la sécurité.

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir évacué par les airs samedi vers Sanaa 25 blessés, dont certains dans un état critique.

Lundi, le CICR, qui a pu pénétrer à six reprises à Dammaj depuis octobre, avait déjà annoncé avoir évacué 34 blessés après une précédente trêve.

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a récemment envoyé plusieurs commissions de médiation dans différentes zones de tensions du pays, alors que le dialogue national se poursuit pour élaborer une nouvelle Constitution.

Mercredi, un autre comité a ainsi obtenu une trêve dans la province d'Omrane, après deux jours de combats entre des rebelles chiites et des membres de la puissante tribu des Hached.

Ces affrontements avaient été déclenchés lundi par les rebelles chiites dans plusieurs zones de cette province, à environ 140 km au nord de Sanaa, considérées comme des bastions de la tribu des Hached.

Les heurts se sont aussi étendus à la province de Jawf, près de la frontière avec l'Arabie saoudite.

mou/ak/faa-cco/fcc

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.