Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Washington et Londres ont eu un rôle "pernicieux" à l'égard de l'Iran dans le passé, juge Jack Straw

Washington et Londres ont eu un rôle "pernicieux" à l'égard de l'Iran dans le passé, juge Jack Straw

Washington et Londres ont eu un rôle "pernicieux" à l'égard de l'Iran dans les décennies passées, a estimé vendredi sur la BBC l'ancien chef de la diplomatie britannique Jack Straw, après une visite à Téhéran dans le cadre du dégel des relations bilatérales.

Le député travailliste, qui s'est rendu en Iran avec trois autres parlementaires cette semaine, a indiqué que l'atmosphère de cette visite était "détendue" et exprimé un "optimisme considérable" sur un rapprochement entre l'Iran et l'Occident, en saluant l'action du président Hassan Rohani.

"Il a un long passé de mauvaises relations entre l'Iran d'une part et les Etats-Unis et le Royaume-Uni de l'autre", a-t-il reconnu.

"On peut pardonner à un Iranien ordinaire de penser que durant des décennies les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont été une force très pernicieuse; et en effet nous l'avons été", a-t-il dit.

"Nous avons organisé ensemble un coup d'Etat" pour renverser le Premier ministre iranien Mohamed Mossadegh le 18 août 1953, a-t-il rappelé, critiquant également le rôle de son pays dans le soutien au chah Mohammad Reza Pahlavi, renversé lors de la révolution islamique de 1979.

Le Premier ministre iranien avait nationalisé en 1951 l'Anglo-Iranian Oil Company, l'ancêtre de BP, provoquant l'ire de Londres, qui jugeait vital le pétrole iranien pour le redressement de l'économie britannique après la Seconde Guerre mondiale.

Et "l'Ouest a soutenu Saddam Hussein dans une guerre qu'il avait provoquée et dont l'Iran était la victime", a-t-il ajouté en référence au conflit qui a opposé les deux pays entre 1980 et 1988.

Jack Straw a indiqué que sa délégation n'avait pas rencontré de membres de l'opposition lors de sa visite à Téhéran. "Ce n'était pas au programme (...) Notre travail était d'établir la confiance et de bonnes relations", a-t-il commenté.

Il a souligné que le président Hassan Rohani, un modéré, était confronté dans sa volonté de rompre l'isolement de l'Iran à une opposition de conservateurs. "La façon dont l'Occident réagit peut soit l'aider soit le déstabiliser fortement donc il est important que nous ayons une meilleure compréhension de la position de l'Iran", a-t-il dit.

Au début des années 2000, M. Rohani, qui dirigeait alors l'équipe des négociateurs iraniens, et M. Straw, à l'époque ministre des Affaires étrangères, avaient participé à des négociations intenses sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.

La visite des quatre élus britanniques est intervenue deux mois après la nomination par les deux pays de chargés d'affaires non résidents, marquant une étape dans la normalisation de relations gelées depuis le saccage fin 2011 de la représentation britannique à Téhéran.

Les relations, qui n'avaient pas été rompues, se sont améliorées depuis l'arrivée au pouvoir cet été du président Rohani et la signature en novembre d'un accord historique entre Téhéran et les grandes puissances sur le dossier nucléaire.

alm/dh/abk

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.