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Le CHUM craint d'accueillir trop d'itinérants

Le CHUM craint d'accueillir trop d'itinérants

Les itinérants avec des problèmes de santé mentale devront dorénavant être reconduits à l'hôpital le plus près du lieu où ils se trouvent.

L'Agence de la santé de Montréal a fait parvenir cette directive aux hôpitaux montréalais, mettant ainsi fin au système de garde alternée en place depuis 2009. Ce système attribuait une semaine de service de garde en alternance à chaque hôpital.

Si les itinérants sont reconduits à l'hôpital le plus près du lieu où ils se trouvent, le chef du Département de psychiatrie du CHUM, le Dr Paul L'Espérance, craint d'être submergé par cette clientèle, puisque les itinérants sont plus nombreux au centre-ville.

Il est d'accord pour dire que le système de garde alternée ne fonctionnait pas bien, mais aurait aimé qu'on planifie davantage le nouveau système.

« Il faut un autre système, mais un système planifié [...] on parle de 10 000 itinérants juste au centre-ville. Et le tiers de ces itinérants ont des troubles mentaux graves. Schizophrénie, maladie bipolaire déstabilisée, souvent une intoxicomanie [sic] et la judiciarisation ».

Si, du jour au lendemain, une importante partie des itinérants malades se retrouve à son hôpital, le Dr L'Espérance dit qu'il n'aura pas suffisamment de médecins ou de ressources pour les accueillir.

« En psychiatrie, on ne parle pas juste de lits [...] on a besoin d'infirmières, de travailleurs sociaux, de psychologues, de médecins qui vont sur le terrain », dit le Dr L'Espérance.

Liette Bernier, de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, explique cette décision précipitée. « L'Agence prévoyait faire ce changement. Mais, évidemment, les grands froids ont fait en sorte qu'on a devancé ce changement », déclare la directrice adjointe qui affirme que la décision n'a pas été motivée par de récents événements médiatisés.

À peu près tous les intervenants du milieu, y compris les policiers, sont d'accord avec l'abolition du service d'alternance, mais à cause de la clientèle particulière que constituent les itinérants, on est aussi d'accord pour dire qu'il faut davantage de ressources.

Si on veut avoir un impact majeur sur l'itinérance à Montréal, dit le Dr L'Espérance, « il faut investir en santé mentale. On parle de 6 millions pour les services professionnels seulement et à peu près 3 millions par année pour sortir 1000 itinérants malades de l'itinérance ».

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