Le ministre turc de la Justice a annoncé mercredi qu'il s'opposerait à l'enquête ouverte par une institution judiciaire indépendante concernant les pressions exercées par le pouvoir sur des magistrats chargés du dossier sur la corruption qui menace le gouvernement.
Bekir Bozdag a indiqué à un groupe de journaliste qu'il refuserait de donner son feu vert, indispensable, aux investigations du Haut-conseil des juges et des procureurs (HSKY), a écrit l'agence de presse officielle Anatolie.
Le HSKY a annoncé mardi son intention d'étudier les accusations de pressions proférées par plusieurs procureurs d'Istanbul chargés du dossier visant leur hiérarchie et le nouveau préfet de police d'Istanbul Selami Altinok.
Le 26 décembre, l'un de ces procureurs, Muammer Akkas, avait publiquement reproché à la police judiciaire d'avoir refusé d'exécuter les mandats d'amener qu'il avait délivrés contre une trentaine de personnes, patrons, hommes d'affaires et élus proches du pouvoir, soupçonnés de corruption et de fraudes. Il avait ensuite été dessaisi du dossier.
Une vingtaine de personnalités proches du pouvoir, dont les fils de deux ministres qui ont été contraints à la démission, ont été inculpées dans le cadre de cette enquête après un vaste coup de filet de la police réalisé le 17 décembre.
Le HSYK est dans le collimateur du pouvoir, qui a déposé mardi soir un projet de loi au Parlement pour limiter ses pouvoirs.
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