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Syrie: les jihadistes de l'EIIL délogés d'Alep

Syrie: les jihadistes de l'EIIL délogés d'Alep

Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant ont été délogés d'Alep et perdaient du terrain à Raqa après avoir déclaré une guerre totale à leurs anciens alliés en Syrie, et au gouvernement contrôlé par les chiites en Irak.

Par ailleurs, un journaliste et un photographe suédois disparus en novembre en Syrie ont été libérés au Liban, a indiqué l'ambassadeur de Suède Niklas Kebbon.

En Irak, où les autorités ont prévenu qu'un assaut d'envergure se préparait contre Fallouja, une ville sunnite de l'ouest du pays conquise par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le porte-parole de ce groupe a appelé les sunnites à poursuivre leur lutte.

"Ne déposez pas les armes, parce que si vous les déposez maintenant, les (chiites) vous réduiront à l'esclavage", a-t-il lancé.

Ce groupe, né en Irak avant de s'étendre à la Syrie, perd du terrain dans ce pays, notamment dans la ville d'Alep (nord), où il ne reste "quasiment" plus de combattants de l'EIIL, ceux-ci ayant été délogés de leurs QG selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le porte-parole de l'EIIL, cheikh Abou Mohammed al-Adnani, avait menacé mardi soir "d'anéantissement" les rebelles syriens, anciens frères d'armes de l'EIIL dans la lutte contre le régime de Damas.

Depuis vendredi, les rebelles islamistes sont engagés dans des affrontements meurtriers contre les jihadistes de l'EIIL. Les combats ont fait au moins 385 morts, dont 198 rebelles, 131 membres de l'EIIL et 56 civils selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.

Autre "cible légitime" pour l'EIIL: la Coalition de l'opposition ainsi que les dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL), a prévenu Adnani, qui s'est montré moins agressif envers le Front al-Nosra, branche officielle d'al-Qaïda en Syrie, demandant "+Qui vous a poussés à vous battre contre nous?+".

Le Front al-Nosra, qui a appelé à un cessez-le-feu pour se concentrer sur la lutte contre Bachar al-Assad, a adopté, selon l'OSDH, une attitude de neutralité dans les affrontements en cours -- à l'exception de Raqa, où ses membres combattent l'EIIL.

A Raqa justement, "des membres d'al-Nosra ont pris le contrôle d'un siège de la Sécurité politique qui était occupé par l'EIIL et bombardaient le bâtiment du gouvernorat (..) siège principal de l'EIIL dans la ville situé à quelques mètres de là", a indiqué l'OSDH mercredi soir.

Pour l'expert du salafisme Romain Caillet, "l'EIIL ne peut pas l'emporter seul contre une coalition de toutes les forces de l'opposition armée. Son but est (..) de fissurer +l'union sacrée+ contre lui".

"Pour cela, il dispose d'un moyen de pression: le retrait de 750 de ses combattants des lignes de front face au régime syrien dans la région d'Alep", ajoute le chercheur, expliquant qu'"une guerre intestine avec l'EIIL ajoutée à une offensive des forces loyalistes au régime Assad sur Alep serait une catastrophe pour les rebelles".

Dans la ville d'Alep, il ne reste "quasiment" plus de combattants de l'EIIL, les rebelles de différentes brigades islamistes ayant délogé le groupe jihadiste de toutes ses bases, selon l'OSDH. L'organisation précise que des dizaines de détenus auraient été libérés.

Des militants sur place ont confirmé des dizaines de libérations mais fait état de dizaines de prisonniers exécutés, diffusant mercredi une vidéo tournée selon eux dans ce bâtiment, et montrant neuf cadavres.

Selon l'OSDH, "42 corps dont ceux d'au moins cinq militants et de 21 combattants de différentes brigades rebelles (..) exécutés par l'EIIL (..) ont été découverts sur les lieux". La Coalition de l'opposition a dénoncé "des actes qui perpétuent les méthodes du régime" d'el-Assad.

Concertant les bombardements de l'armée syrienne contre Alep, la Russie a bloqué mercredi un projet de déclaration du Conseil de sécurité. Cette déclaration, non contraignante, devait recueillir l'approbation des 15 pays membres pour être adoptée.

Les ministres des Affaires étrangères des onze pays "amis de la Syrie" se réunissent dimanche à Paris avec la Coalition nationale de l'opposition syrienne, dix jours avant la conférence de paix du 22 janvier en Suisse.

L'opposition, réunie à Istanbul, a quand à elle reporté au 17 janvier sa décision de participer ou non à cette conférence de paix.

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