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Turquie: du scandale financier à la crise politique majeure

Turquie: du scandale financier à la crise politique majeure

Rappel des principaux événements en Turquie en proie à une crise politique majeure après le coup de filet anticorruption qui a visé le 17 décembre l'entourage du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier fait le lien entre cette crise et la guerre qui l'oppose désormais à son ex-allié, l'influent prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et chef d'une puissante confrérie religieuse omniprésente dans la police et la magistrature.

--DECEMBRE--

- 17: Des dizaines de personnalités soupçonnées de corruption active, de fraude ou de blanchiment d'argent sont interpellées dans le cadre de trois enquêtes du parquet d'Istanbul.

Trois fils de ministres - de Muammer Güler (Intérieur), Zafer Caglayan (Economie) et Erdogan Bayraktar (Environnement) - sont placés en garde à vue ainsi que le PDG d'une banque publique, des patrons, des hommes d'affaires et des membres du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir).

- 18: Erdogan dénonce une "sale opération" contre son gouvernement menée par un "Etat dans l'Etat" et accuse les policiers d'avoir "abusé de leurs pouvoirs", visant sans la nommer l'organisation de Gülen.

Purge inédite dans la police: plus d'une centaine de hauts gradés sont limogés, dont le préfet de police d'Istanbul.

Le principal parti d'opposition (CHP) exige la démission d'Erdogan face au "plus grand scandale de l'histoire de la République".

- 21: Placement en détention provisoire des fils des ministres de l'Intérieur et de l'Economie. Le fils de celui de l'Environnement est aussi inculpé mais laissé libre dans le cadre d'un autre volet de l'affaire. Une vingtaine d'autres personnes sont placées en détention.

- 22: Manifestations antigouvernementales à Istanbul et Ankara.

- 25: Vaste remaniement ministériel (10 portefeuilles) après la démission des ministres de l'Economie, de l'Intérieur et de l'Environnement.

Des milliers de personnes manifestent à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest) pour dénoncer la corruption et réclamer la démission du Premier ministre.

Evoquant une "conspiration à grande échelle", Erdogan s'en prend à la confrérie Gülen, promettant d'en finir avec les "bandes qui ne pensent qu'à leur propres intérêts, sous couvert de la religion".

- 26: Dessaisissement d'un des procureurs en charge de l'enquête. Dénonçant des "pressions", il accuse la police d'avoir refusé d'appréhender une trentaine de personnes, notamment des personnalités de l'AKP.

Selon les médias, l'enquête s'intéresse de très près à un des deux fils d'Erdogan, Bilal, qui dirige une ONG soupçonnée de trafic d'influence dans des fraudes impliquant des municipalités AKP.

- 27: L'armée annonce ne pas vouloir s'immiscer dans les débats politiques.

Trois députés, dont un ex-ministre, quittent l'AKP.

--JANVIER--

- 2: Les médias rapportent que l'état-major de l'armée a porté plainte contre la condamnation de centaines d'officiers dans deux procès pour complot contre le gouvernement.

- 5: Avant d'entamer une tournée d'une semaine en Asie, Erdogan se dit prêt à faire rejuger les officiers condamnés.

- 7: Nouvelle purge de masse dans la police: 350 fonctionnaires sont licenciés portant à près de 600, selon le décompte des médias turcs, le nombre de policiers mutés depuis le 17 décembre.

kd/frd/bc/ba/via

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