L'article de Newsweek sur le déclin supposé de la France, qui a déclenché une avalanche de réactions en raison notamment de ses nombreuses erreurs factuelles, lance "un débat intéressant", a jugé mardi le propriétaire - français - du magazine en ligne.
"Je ne veux pas commenter l'article, la direction n'intervient pas dans l'éditorial, mais il lance un débat intéressant pour la France", a déclaré à l'AFP Etienne Uzac, patron et co-fondateur d'IBT Media, le groupe de médias en ligne basé à New York qui a acquis la marque Newsweek en août dernier.
"On veut faire un magazine de très haut niveau éditorial, on construit petit à petit", a-t-il ajouté. "On est en train de mettre en place une grande équipe européenne, on fait un bon travail".
Un article paru le 3 janvier, écrit par Janine di Giovanni, une journaliste américaine qui vit en France, a déclenché de très vives réactions en France.
Il pointe notamment un "seuil maximal d'imposition à 75%", affirme qu'un demi-litre de lait coûte "3 euros à Paris" ou que les couches sont gratuites.
Intitulé "The Fall of France" ("La chute de la France") et disponible sur le site internet de Newsweek, cet article a fait naître de nombreux commentaires sarcastiques, dans un premier temps sur les réseaux sociaux, avant que deux personnalités politiques de premier plan ne réagissent à leur tour mardi.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a ainsi invité sur Twitter "tous les lecteurs de Newsweek à visiter la France telle qu'elle est", "loin des clichés".
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, directement mis en cause dans l'article controversé, a quant à lui dénoncé un "pamphlet" qui sera "un cas d'école en école de journalisme" et qui suscite "une certaine hilarité".
Newsweek a disparu des kiosques fin 2012 et il n'est disponible à l'heure actuelle qu'en version en ligne. Ses nouveaux propriétaires veulent relancer une édition papier dans les mois à venir.
bdx/jca