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Eusebio acclamé aux cris de "Tu es notre roi! Tu es notre king!"

Eusebio acclamé aux cris de "Tu es notre roi! Tu es notre king!"

"Tu es notre Roi, tu es notre king!" ont crié lundi des milliers de supporteurs au stade de la Luz à Lisbonne, plongé dans une ambiance de soir de match, pour un dernier hommage à Eusebio, disparu dimanche à l'âge de 71 ans.

"Eusebio, Eusebio, Eusebio" ont scandé pendant plusieurs minutes quelque 10.000 admirateurs dans un stade en rouge et noir, les couleurs du Benfica, pour assister au dernier tour d'honneur sur la pelouse de l'ancienne gloire du football, comme il l'avait souhaité.

Fumigènes, pétards, chants et applaudissements ont ponctué cette cérémonie également empreinte d'une grande émotion. De nombreux supporteurs ne parvenaient pas à retenir leurs larmes, tandis que d'autres jetaient leurs écharpes au passage du corbillard.

"C'est un peu comme si je venais de perdre mon père. Je ressens une douleur immense", confie, la gorge serrée par l'émotion, Carlos Sa, un adepte lisboète du Benfica d'une cinquantaine d'années.

"Je me devais d'être là. Mais ça fait terriblement mal", poursuit un ami qui l'accompagne tenant un appareil photo entre les mains pour immortaliser ce moment.

"Je suis une admiratrice depuis 1966", année où l'équipe du Portugal a obtenu la troisième place de la Coupe du monde, déclare Clara de Jesus, une habitante de Lisbonne, l'écharpe rouge du Benfica nouée autour du cou.

"J'étais allé attendre la Selecçao à l'aéroport. Depuis je lui voue une véritable passion. Je n'aurais manqué l'occasion de lui dire adieu pour rien au monde", ajoute cette femme qui a bravé la pluie comme des milliers d'admirateurs pour assister à cette cérémonie.

"Je ne l'ai jamais vu jouer. Je ne l'ai jamais rencontré. Je n'étais même jamais rentré au stade de la Luz avant ce jour, mais Eusebio fait partie de la famille", souligne Filipa Silva, 17 ans, les yeux rivés sur un écran géant qui diffuse les plus beaux moments de la carrière de la "panthère noire".

Après le départ du corbillard, le stade a été plongé dans un silence pesant. Certains supporteurs sont restés assis, le regard dans le vide, essuyant leurs larmes. D'autres se sont dirigés vers la statue en bronze à l'effigie d'Eusebio, à l'extérieur du stade, recouverte d'écharpes, de messages et même d'une couronne en carton depuis l'annonce de sa mort.

Le cortège funéraire a ensuite quitté le stade pour un défilé dans les principales artères de la capitale portugaise et un arrêt devant la mairie où plusieurs personnalités lui ont également rendu hommage.

Place Marquês de Pombal, où les Lisboètes célèbrent habituellement les victoires de football, des centaines de personnes avaient afflué pour applaudir le cortège.

"J'ai renoncé à mon déjeuner pour venir ici rendre hommage au roi du football, car je n'ai pas pu me rendre au stade", a raconté Luis Pires, un jeune Lisboète d'une trentaine d'années, arborant l'aigle du Benfica au dos de son blouson.

"Cet homme a été touché par la grâce pour jouer aussi bien au football", commente une admiratrice un peu plus loin.

L'ancienne gloire du football portugais a été inhumé en fin de journée au cimetière de Lumiar, qui a été envahi par des centaines de supporteurs criant son nom. Il repose non loin du stade du Benfica, son club de toujours.

lf/fbx

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